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20/01/12

Lara Fabian annule sa tournée au Liban après la campagne de boycott

La chanteuse belge Lara Fabian a annoncé, via Facebook ce jeudi, qu’elle avait annulé son concert de février au Liban, après l’intervention de militants pour le boycott contre sa visite.

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Fabian écrit dans une « lettre d’amour » à ses « amis libanais » qu’elle « ne veut pas chanter sous les menaces » ni « faire face à la haine ».

L’artistes belge, qui se dit elle-même pro-sioniste, déclare qu’elle « croit dans la tolérance, la générosité et la vérité » et elle dit qu’il y a des gens, au Liban, qui « vivent avec la haine, parce qu’ils ne sont pas suffisamment aimés ».
Al-Akhbar
a publié un article en début de semaine (Des militants libanais veulent que Lara Fabian annule ses concerts après son concert pro-israélien) mettant en avant une campagne au Liban pour que Fabian ne se produise pas au Casino du Liban, et citant ses activités pro-israéliennes.
Fabian a fait un concert en France en 2008 pour fêter le 60è anniversaire de la création de l’État d’Israël en 1948, et elle aurait clamé à la fin d’une chanson qu’elle aimait Israël.
Elle s’est produite aussi en Israël à plusieurs occasions et a assisté à des meetings pro-sionistes.

Asad Ghsoub, de la Campagne pour boycotter les partisans d’Israël au Liban (CBSI), a salué son annulation comme une victoire pour toutes celles et ceux qui luttent contre les crimes d’Israël.
« Nous sommes très heureux et satisfaits. Nous avons travaillé dur pendant deux semaines pour cela » dit-il.
« Cela montre comment un groupe de moins de deux douzaines de personnes engagées pour une cause peut arriver à faire quelque chose ».
Gsoub rejette les allégations de Fabian selon lesquelles elle était menacée, insistant sur le caractère non violent des campagnes de boycott.
« Nous ne l’avons en aucune façon menacée. Nous aimons la justice, nous aimons la paix, nous aimons les droits humains. Mais nous n’allons pas nous mettre à aimer notre ennemi qui nous tue tous les jours », dit-il.
Le militant critique le message Facebook de Fabian en tant que « chantage émotionnel », et il pointe son insistance sur l’amour, comme une raison à l’annulation, demandant si elle avait les mêmes sentiments à l’égard des Palestiniens et Libanais victimes des agressions israéliennes.
« Comment peut-elle dire qu’elle aime tout le monde quand elle soutient Israël ? Aimait-elle les 1200 personnes tuées (par Israël) en juillet 2006 (une des guerres d’Israël contre le Liban) ? », demande Ghsoub.
Ghsoub insiste pour dire que la campagne n’a pas été dirigée contre Fabian personnellement, mais qu’elle se concentre sur une pression croissante sur les artistes pour qu’ils prennent position sur les crimes d’Israël contre les Palestiniens et les Libanais.
« Il n’y a rien de personnel. Si elle change d’opinion (sur Israël), nous déroulerons le tapis rouge pour elle ».
Le militant CBSI dit que les artistes doivent tenir compte du message ; ils ne peuvent plus traiter Israël comme un État normal et en même temps s’attendre à être accueillis chaleureusement au Liban.
«  Ils (les artistes) ne peuvent pas se rendre en Israël comme si Israël était un État pacifique, normal. Israël est impliqué dans des crimes, ils ne peuvent pas y aller et divertir les Israéliens, et donc les blanchir de leurs crimes », dit Ghsoub.
« Les artistes ne peuvent pas s’attendre à pouvoir aller chez notre oppresseur et assassin, et chanter pour lui, et en même temps être accueilli ici. »
Ghsoub a bien accueilli la campagne internationale de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) qui vise à isoler Israël tout en défendant les droits des Palestiniens par des moyens non violents.
« Cette notion de l’art et de la morale, ils l’ont eu pour l’Afrique du Sud, pourquoi ne pourrions-nous pas l’avoir ici ? Nous n’avons pas inventé la roue ici. »

Le Liban est actuellement en état de guerre avec Israël, avec des avions israéliens qui violent l’espace aérien libanais quotidiennement.
Israël a dispersé des millions de petites bombes non explosées dans le sud du Liban, les derniers jours de la guerre de 2006. Des bombettes qui continuent de tuer et blesser des civils encore aujourd’hui. L’État juif maintient aussi une occupation militaire sur la Cisjordanie, et un siège sur la bande de Gaza.

19 janvier 2012 – Al-Akhbar – sur Info-Palestine – traduction : JPP