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13/03/13

Les Pays-Bas : dernier pays à intervenir contre le commerce avec les colonies israéliennes

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Comité national palestinien du BDS


« Nous ne voulons pas contribuer à l’économie des colonies illégales ».

Le gouvernement néerlandais a annoncé qu’il allait introduire une nouvelle recommandation demandant aux commerçants détaillants d’étiqueter les produits frais des colonies israéliennes illégales d’une façon distincte des produits venant de l’intérieur d’Israël. « Nous ne voulons pas contribuer à l’économie des colonies illégales », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Frans Timmermans, dans une intervention au Parlement, mercredi.

Les Pays-Bas sont une destination majeure pour les produits frais israéliens, de nombreuses grandes entreprises agricoles exportatrices israéliennes étant à la direction de succursales et de centres de distribution dans le pays. La recommandation sera facultative et aucune action ne sera engagée contre les détaillants qui ne la suivraient pas.

Les Palestiniens accueillent favorablement le ciblage des transactions financières avec les colonies

L’initiative néerlandaise reprend les mêmes dispositions que celles des gouvernements du Royaume-Uni, du Danemark et d’Afrique du Sud, et une lettre adressée par la responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Catherine Ashton, le 22 février, à tous les ministres des AE de l’Union européenne, appelant les États membres de l’UE à pratiquer un étiquetage des produits des colonies en conformité avec la décision de mai 2012 du Conseil des Affaires étrangères de l’Union européenne.

Zaid Shuaibi, porte-parole du Comité national palestinien de la campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions, large coalition des plus grandes organisations de masse, syndicats et réseaux palestiniens, déclare :

«  Il est vraiment encourageant de voir que des gouvernements européens commencent à assortir leur condamnation de l’expansion continue des colonies d’Israël et des violations des droits humains qui en résultent avec des actions ciblant les transactions financières qui permettent aux colonies israéliennes illégales de prospérer. Le niveau de la coordination entre les gouvernements européens sur cette question est sans précédent et résulte d’une campagne déterminée et efficace des réseaux populaires, syndicats et ONG d’Europe. »

Le commerce avec les colonies est illégal

Shuaibi poursuit : « La construction de colonies constitue un crime de guerre et les gouvernements européens faillissent à leurs obligations propres stipulées dans le droit international quand ils permettent la poursuite du commerce avec les colonies. Même si cette première étape est la bienvenue, une recommandation d’étiquetage non contraignante ne participe guère à la cessation concrète de l’exportation des produits des colonies sur les marchés européens, sur lesquels comptent de nombreuses colonies illégales. Les gouvernements européens doivent mettre en œuvre une législation efficace interdisant tout commerce soutenant les colonies ».

Un récent rapport, publié par les chefs de mission de l’UE à Jérusalem, recommande que l’UE « empêche, décourage et sensibilise sur les répercussions problématiques des transactions financières… depuis l’UE, en soutien aux activités, infrastructures et services de la colonisation ».

Dawood Hammoudeh, directeur exécutif du Syndicat des agriculteurs palestiniens, l’une des seize organisations palestiniennes agricoles et de la société civile qui ont récemment publié un appel aux gouvernements et commerçants détaillants leur demandant d’agir contre les sociétés qui exportent depuis les colonies, déclare :

« Aussi longtemps que le commerce avec les exportateurs des colonies israéliennes telles que Mehadrin et Hadiklaim sera autorisé, les agriculteurs palestiniens continueront d’être chassés de leurs terres pour laisser la place à l’exportation des cultures des colonies israéliennes illégales vers les supermarchés européens ».

« Le commerce avec les exportateurs opérant dans les colonies encourage et récompense l’expansion des colonies israéliennes illégales, l’exploitation des travailleurs palestiniens, le travail des enfants et le vol des ressources aquifères palestiniennes, tout cela en violation du droit international. »

Un document d’information publié par les organisations d’agriculteurs palestiniennes en février montre comment au moins un supermarché au Royaume-Uni continue la vente des produits des colonies sous l’étiquette « made in Israel », en infraction avec l’orientation officielle du gouvernement, et ce, parce qu’il est abusé par ses fournisseurs israéliens. Toutes les grandes entreprises exportatrices israéliennes trompent systématiquement les commerçants détaillants et gouvernements sur l’origine de leurs produits. De nombreux détaillants britanniques continuent de vendre des produits des colonies malgré les règles en matière d’étiquetage.

« L’étiquetage exact des produits des colonies devient presque impossible dans le contexte d’une tromperie totale des fournisseurs israéliens, spécialement quand ce sont les sociétés israéliennes elles-mêmes qui gèrent l’importation des produits depuis les Pays-Bas et d’autres pays européens. La seule façon de s’assurer que les produits venant des colonies israéliennes illégales ne soient pas vendus comme « made in Israel » est de mettre fin à tout commerce avec toute société s’approvisionnant avec des produits (israéliens) qu’ils viennent ou non des colonies illégales » a ajouté Hammoudeh.

Dans une initiative exemplaire, le supermarché Co-Operative au Royaume-Uni a annoncé l’an dernier qu’il ne ferait plus de commerce avec une société qui exporte depuis les colonies, à la suite d’une campagne largement soutenue par ses membres. Des campagnes sont lancées pour faire pression sur les autres supermarchés européens afin qu’ils fassent de même.

Une récente analyse juridique, publiée par l’organisation des droits de l’homme Al Haq, fait valoir que les gouvernements européens violent leurs propres obligations issues du droit international de ne pas considérer comme légales les violations israéliennes du droit international.

Une mission d’enquête des Nations-Unies sur les colonies israéliennes illégales a appelé récemment les États à respecter leurs obligations juridiques d’agir pour mettre fin à l’expansion coloniale et d’exhorter les entreprises à cesser leurs activités avec les colonies.

Le mois dernier, des manifestations ont eu lieu à Gaza et dans plus de 40 villes d’Europe pour exiger des gouvernements et commerçants détaillants qu’ils agissent pour mettre fin à tout commerce soutenant l’expansion des colonies israéliennes illégales.

9 mars 2013 – BDS PALESTINIEN – traduction : JPP  Source:Info-Palestine