Menu
07/11/13

L’université de Bergen dit Non à G4S pour éviter de ternir sa réputation

alt



(Photo : Université de Bergen – AIC :
http://www.alternativenews.)

Dans le Klassekampen (journal norvégien) d’aujourd’hui, il y a un article sur la décision prise par l’université de Bergen de ne pas conclure de contrat de sécurité avec G4S (http://www.klassekampen.no/62148/article/item/null/gs-i-ny-universitetstrid). Le prix que propose G4S est le plus bas des soumissions pour la sécurité. Cependant, l’université y a ajouté une perte estimée à 2,5 millions de couronnes norvégiennes (+300 000 €) du fait des dommages qui seraient causés à sa réputation si elle choisissait d’attribuer le marché à G4S.

L’université de Bergen fait clairement le lien entre cette décision et les activités de G4S en Cisjordanie occupée, et le fait qu’elle tient à ce que les valeurs fondamentales de l’Université se reflètent dans les choix de ses fournisseurs.

Message d’Ingvild Skogvold – Rådgiver / Conseiller

 

Ci-dessous, quelques parties significatives traduites de l’article :

 alt

G4S à nouveau en conflit avec une université

L’université de Bergen (http://www.uib.no) a estimé qu’elle perdrait 2,5 millions de couronnes en réputation si elle prenait la société controversée G4S comme société pour la sécurité.

La société de sécurité G4S n’est pas simplement indésirable à l’université d’Oslo, maintenant c’est l’université de Bergen qui a dit non à l’utilisation des services de cette société à cause du risque élevé d’une atteinte à sa réputation. G4S s’est trouvée sous pression pendant une longue période à cause de ses activités en Cisjordanie occupée.

– Nous avons un ensemble clair de valeurs fondamentales, et négocier avec des entreprises qui n’ont pas la même plate-forme éthique que nous conduirait à porter atteinte à la réputation de notre institution. Ceci est spécifiquement lié aux comptes rendus des médias sur les activités de G4S en Cisjordanie, affirme Dag Rune Olsen, directeur de l’université de Bergen.

Au cours de l’appel d’offres pour les services de sécurité, l’université a spécifié que l’attribution du contrat à G4S conduirait à une perte estimée à 2,5 millions de couronnes.  La société proposait initialement un prix inférieur d’environ 2 millions de couronnes à ceux de ses concurrents.

– Ainsi, nous tentons de mettre en pratique notre décision de l’an dernier sur le commerce éthique. Nous voulons que les valeurs fondamentales de notre institution se traduisent dans les choix de nos fournisseurs, explique Olsen.

Une réputation en dollars et en cents

La société de sécurité a contesté la décision de l’université dans plusieurs lettres qu’elle lui a adressées. UIB a également averti que G4S était en train d’envisager de saisir la Commission d’examen des plaintes portant sur des marchés publics (Kofa).

– On peut bien sûr se demander si nous avons calculé correctement notre perte en réputation. Nous serions intéressés de savoir si on peut mettre une valeur monétaire sur une perte de réputation lors d’un appel d’offre, dit Dag Rune Olsen.

Il indique que ce n’est pas tous les jours que l’université prend une telle décision. Et d’ajouter que les critères éthiques pourraient être pondérés en fonction d’une note, mais que l’université avait choisi de baser la perte de réputation sur un prix.

– Nous ne calculons pas le coût d’une denrée ordinaire, par conséquent nous procédons à une estimation. Cela signifie qu’il y a une certaine marge d’appréciation discrétionnaire, dit-il.

Allégations de tortures

Oddny Miljeteig (Parti socialiste de gauche) est membre du conseil d’administration de l’université de Bergen, et elle se félicite de la décision de la direction de prendre une autre société sécurité que G4S.

– Cette décision de la direction de l’université est une suite satisfaisante de la résolution sur le commerce éthique. Il est clair qu’une grande partie des communautés intellectuelles et universitaires à Bergen auraient été scandalisées si l’université avait conclu avec G4S, a-t-elle dit.

Cette société a été critiquée pour la fourniture des systèmes de sécurité aux prisons israéliennes, où selon des rapports, des mauvais traitements sont imposés aux prisonniers palestiniens. En plus, la société de sécurité a conclu des contrats avec les autorités israéliennes dans les territoires occupés en Cisjordanie. Lundi, The Guardian a publié que la prison gérée par G4S en Afrique du Sud faisait l’objet d’une enquête suite à des allégations sur l’usage de tortures contre les détenus.

– Les autorités universitaires et locales ont une responsabilité qui va au-delà des résultats. La situation économique n’est pas si terrible qu’on ne puisse prendre en considération les droits humains fondamentaux et les préoccupations éthiques dans l’appréciation des services fournis, dit Miljeteig.

Traduction : JPP pour BDS France