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28/01/11

Non au financement israélien du festival de Pézenas

Lettre de protestation auprès d’André Blasco, président de la Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée, pour avoir accepté le partenariat du gouvernement israélien, via son consulat, lors des prochaines rencontres cinématographiques de Pézenas:

André Blasco
Fédération des ciné-clubs de la Méditerranée
5 passage Jean Magrou
34500 Béziers

Paris, le 27 janvier 2011

Les 49èmes rencontres cinématographiques de Pézenas, du 25 février au 3 mars 2011, sont centrées cette année autour du cinéma israélien, présenté comme « moderne, riche du questionnement de ses réalisateurs qui appuient souvent avec lucidité sur les conséquences humaines, les peurs, les drames de la Palestine géographique. »

Parmi ces conséquences, les pratiques discriminatoires mises en place par l’Etat israélien affectent l’ensemble de la population palestinienne, artistes compris. Ainsi, pour pouvoir être montrés en France, les films israéliens sélectionnés ont bénéficié de financements du consulat d’Israël à Marseille, qui est partenaire de ces 49èmes rencontres. Tout au contraire, la réalisatrice palestinienne Anne-Marie Jacir, auteur du film Le Sel de la Mer, se voit refuser même le droit d’entrer en Israël.

Compte tenu de la présence institutionnelle et financière du gouvernement israélien dans le festival de Pézenas, nous constatons que sa tenue ne peut apparaître que comme une opération de propagande, au moment où l’indignation monte, dans le monde entier, contre les exactions que commet l’État d’Israël envers les Palestiniens.

Inspirés par la lutte des Sud-Africains contre l’apartheid, les Palestiniens appellent à cesser toute collaboration avec des institutions gouvernementales israéliennes dans le domaine culturel, jusqu’au moment où l’État d’Israël respectera le droit international, c’est-à-dire jusqu’à : la fin de la colonisation, de l’occupation, du blocus de Gaza et le démantèlement du Mur ; la fin de l’apartheid pour les palestiniens de 48 (dits «Arabes israéliens») ; le droit au retour pour tous les réfugiés.

Par refus de servir de caution morale aux violations du droit international par Israël, Jean-Luc Godard, Meg Ryan ou Mike Leigh ont ainsi récemment annulé leur voyage dans ce pays. De nombreux cinéastes, dont le britannique Ken Loach ou le canadien John Greyson, ont également renoncé à participer à des évènements financés par le gouvernement israélien, à Édimbourg ou à Toronto. En octobre 2009, ce sont 9 réalisateurs palestiniens et israéliens, dont Eyal Sivan, qui ont refusé de se rendre au Forum des Images de Paris pour un festival dédié à Tel Aviv.

C’est donc dans un esprit de solidarité internationale, citoyenne et non-violente que nous, membres de la campagne française de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), vous adressons cette lettre ouverte de protestation. Nous sommes également des cinéphiles, et ne nous ne comprenons pas comment vous pouvez à ce point banaliser les crimes commis contre le peuple palestinien. Jamais Marcel Oms, qui pour beaucoup d’entre nous incarne encore les rencontres de Pézenas, n’aurait permis une telle chose.

Nous restons à votre entière disposition pour tout supplément d’information.

Campagne BDS France
Comité BDS France 34