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20/12/12

Soutien au syndicat de la Poste du Canada

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Le syndicat de la Poste du Canada (CUPW/STTP) a envoyé des délégués au récent Forum Social Mondial « Palestine Libre » à Porto Alegre au Brésil. A leur retour, la presse de droite s’est déchaînée contre eux, à tel point qu’une plainte a été déposée pour diffamation.

Ils demandent un soutien large et voici leur déclaration en français.


POUR APPUYER CETTE DÉCLARATION, VEUILLEZ ENVOYER UN COURRIEL À : dbleakney@cupw-sttp.org (Indiquez « Appui » sur la ligne d’objet)

Déclaration de solidarité avec le STTP :

Nous, les soussignés,

Tenons à féliciter le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) pour le travail de solidarité qu’il accomplit au pays et à l’étranger; Appuyons le droit des membres du STTP d’établir leurs propres politiques nationales et internationales en matière de justice sociale; Dénonçons le gouvernement Harper et son programme néolibéral issu de la droite radicale qui, d’une part, appuie la criminalité d’entreprise et les sociétés qui commettent des désastres écologiques en toute impunité, et qui, d’autre part, s’en prend aux organisations progressistes qui luttent pour la paix et l’égalité.

Condamnons les visées antisyndicales du gouvernement Harper, y compris le projet de loi C-377, une mesure régressive qui constitue une attaque contre les droits des syndicats ; Dénonçons les fausses accusations et la propagande à saveur politique de l’organisation B’nai Brith Canada et du groupe Québecor Sun Media.

Voici pourquoi :

Depuis quelques semaines, le STTP est la cible d’une inquiétante campagne diffamatoire menée par les parlementaires conservateurs et les médias de droite du Canada. Cette campagne, fondée sur des critiques totalement fausses et soutenue par l’organisation B’nai Brith Canada, tente de diaboliser le STTP pour avoir envoyé une délégation au Forum social mondial : Palestine libre, qui s’est tenu à Porto Alegre, au Brésil, du 28 novembre au 1er décembre dernier.

En tant que syndicats, organisations de justice sociale et militantes et militants prônant la solidarité, nous avons la responsabilité de dénoncer une telle attaque, à la fois haineuse et sans aucun fondement, contre un syndicat qui se porte à la défense des droits des travailleurs et travailleuses et de la justice partout dans le monde.

Il est évident qu’il s’agit là d’une attaque à caractère politique destinée à faire taire ceux et celles qui prônent la justice. Le STTP est ciblé à cause de sa prise de position ferme en faveur de la justice sociale. Ceux qui s’en prennent au STTP s’opposent à la lutte incessante que mène ce dernier contre un gouvernement belliqueux dont le programme vise la privatisation et la restructuration calquée sur le modèle néolibéral.

Leur attaque vise à affaiblir l’image du STTP en tant que syndicat progressiste et chef de file en matière de défense des droits des travailleurs et travailleuses, des emplois, du droit à la négociation collective, des institutions publiques et des collectivités qui tentent de contrer les ravages du capitalisme mondial. Leur attaque vise aussi à discréditer une organisation respectée au sein du mouvement syndical canadien en raison de son engagement envers la lutte des peuples pour la liberté et la justice sociale.

Nous félicitons le leadership du STTP d’avoir rétabli les faits. Dans un bulletin et une feuille de renseignements qu’il a récemment publiés, le Syndicat énonce les faits, tous vérifiables, qui réfutent les fausses accusations véhiculées à la Chambre des communes et dans les médias.

FAIT : Contrairement à ce qu’affirme le B’nai Brith, l’envoi d’une délégation du STTP au Forum social mondial : Palestine libre ne constitue pas une utilisation à mauvais escient des fonds publics. L’argent des contribuables n’a aucunement servi à financier la participation de la délégation.

FAIT : Contrairement à ce qu’affirme un journaliste de Québecor Sun Media, le STTP n’a déposé aucun grief contre Postes Canada et n’a pas pris la décision d’en déposer un non plus.

FAIT : Contrairement à ce qu’affirme un député conservateur, les membres de la délégation du STTP n’ont pas participé à une conférence sur Ahmad Saadat, leader palestinien actuellement en prison, et ce dernier n’a pas non plus mentionné le STTP dans la lettre ouverte qu’il a publiée.

En corrigeant les faussetés véhiculées par les médias et les parlementaires, nous dénonçons par la même occasion leur attaque implicite contre la liberté d’association, la liberté de parole et la fiscalité sociale. Nous dénonçons cette tentative de vilipender la participation du STTP à un événement d’envergure internationale et d’associer cet événement au « terrorisme ». Il est crucial d’être très clair sur ce point. Tout d’abord, nous rejetons la liste franchement douteuse des organisations terroristes dressée par le gouvernement Harper. Cette liste est un mécanisme raciste utilisé dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001 pour intensifier, de façon tout à fait disproportionnée, le profilage et la criminalisation injuste des personnes, des collectivités et des organisations d’origine arabe, palestinienne ou de confession musulmane.

Il ne faudrait pas non plus oublier que le gouvernement Harper exporte le terrorisme écologique et économique. Par exemple, dans d’autres pays, des sociétés minières canadiennes commettent des crimes haineux à l’endroit de collectivités, provoquent des désastres écologiques ou encore sont associées à des escadrons de la mort en Colombie. Le gouvernement guerrier de Stephen Harper appuie la violence comme moyen de résoudre les conflits.

Pour nous, cette attaque dirigée contre un syndicat fait peser une menace sur l’ensemble des syndicalistes et des mouvements sociaux. Nous sommes particulièrement conscients que cette campagne de désinformation comporte deux volets. D’une part, elle sert à accroître les appuis au projet de loi régressif C-377.

D’autre part, elle constitue une tentative directe de sabotage du soutien légitime que le STTP accorde aux campagnes de solidarité internationale, dont celle qui vise la reconnaissance des droits des Palestiniens.

Il est essentiel d’appuyer les consœurs et confrères du STTP qui, en 2008, ont pris la décision courageuse et démocratique de devenir le premier syndicat national du Canada à soutenir la campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) contre Israël, et ce, en réponse à la demande lancée en 2005 par plus de 170 organisations civiles palestiniennes. Nous respectons le droit du STTP et de tous les syndicats de prendre leurs propres décisions collectives.

Le STTP n’est pas la seule organisation à soutenir la campagne BDS. En réalité, il fait partie d’un vaste mouvement en plein expansion qui regroupe des organisations de la société civile, des particuliers et des syndicats, y compris des syndicats palestiniens, qui ont choisi de respecter le mot d’ordre de la campagne BDS. Des milliers de militantes et militants de 36 pays se sont réunis dans le cadre du Forum social mondial : Palestine libre pour discuter d’une foule d’enjeux portant sur la justice sociale en lien avec la Palestine.

Les ateliers et groupes de discussions, plus de 125 en tout, qui se sont déroulés pendant trois jours ont mis en lumière l’étendue et la diversité du mouvement international de solidarité avec la Palestine. Ce mouvement rassemble, entre autres, des groupes religieux, des syndicats, des travailleurs, des groupes de femmes, des artistes, des groupes de défense des droits des prisonniers, des militants gais, des avocats et des défenseurs des droits, des étudiants, des professeurs, des jeunes, des environnementalistes et des groupes de défense des réfugiés. La délégation du STTP faisait partie de la vingtaine de représentants du Canada et du Québec.

L’attaque dirigée contre le Forum social mondial fait partie d’une vaste stratégie visant l’ensemble du mouvement de défense des droits à l’échelle internationale, y compris le travail du STTP dans le dossier des Cinq Cubains. Le gouvernement Harper se fait complice de cette attaque en tentant sans cesse de criminaliser le travail d’information sur la Palestine et de solidarité avec ce peuple qui se fait au Canada. Par exemple, il a, entre autres, cessé de financer des organismes comme la Fédération canado-arabe, le Palestine House Education and Cultural Centre et KAIROS Canada. Le STTP est depuis toujours un leader en matière de justice internationale, loin devant le gouvernement fédéral.

En effet, en 1971, il a été l’une des premières organisations au pays à lancer un appel au boycott contre le régime d’apartheid qui sévissait alors en Afrique du Sud. En fin de compte, cette diabolisation du STTP et du Forum social mondial : Palestine libre a pour objectif de détourner l’attention du véritable enjeu, c’est-à-dire les crimes de guerre et les violations du droit international que l’État d’Israël commet à l’endroit du peuple palestinien :

  • · Siège illégal de Gaza à titre de punition collective (violation de l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève);
  • · Déni du droit de retour des réfugiés palestiniens (violation de la résolution 194 des Nations Unies);
  • · Poursuite de la colonisation illégale en territoires occupés (violation de la Quatrième Convention de Genève;)
  • · Érection du mur de séparation (déclaré illégal en 2004 par la Cour internationale de Justice);
  • · Déni des droits des prisonniers palestiniens et détention illégale dans des prisons israéliennes (violation de l’article 76 de la Convention de Genève);
  • · Discrimination systémique et juridique à l’endroit des Palestiniens vivant à l’intérieur des frontières établies en 1948 (violation de la Déclaration universelle des droits de l’homme)

L’engagement du STTP à vouloir mettre fin à ces violations extrêmes, illégales et souvent mortelles, constitue précisément la base de son dévouement envers la cause palestinienne pour que ce peuple recouvre la liberté et la dignité.

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La solidarité syndicale dans ce dossier de justice mondiale, qui exige une attention urgente, pose une réelle menace au gouvernement Harper, qui est complice des manœuvres systématiques d’Israël pour assujettir le peuple palestinien. Cette récente attaque contre le STTP nous prouve que la réaction du gouvernement Harper consiste à tromper délibérément l’opinion publique afin d’isoler le mouvement de défense de la cause palestinienne et de contrecarrer le mouvement de solidarité internationale.

Pour dénoncer cette attaque, nous, les soussignés, reprenons la phrase de Martin Luther King, tirée de sa lettre du 16 avril 1963, écrite depuis la prison de Birmingham : « Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier. »

Signataires :