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25/10/13

Une direction syndicale britannique demande à G4S de mettre fin à ses contrats avec Israël

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L’un des syndicats les plus importants du Royaume-Uni a appelé G4S, société de sécurité controversée, à sortir d’Israël. Le géant britannico-danois de la sécurité a été une cible importante pour les militants, à cause de son implication dans plusieurs prisons israéliennes.

Dave Prentis, secrétaire général d’UNISON, a écrit à G4S en argumentant :

« Il est entendu que vos activités en Israël et dans les territoires palestiniens occupés ne dégagent qu’environ un pour cent des profits de G4S.

« Mais je crois que les risques pour votre réputation que ces activités font courir à votre entreprise sont autrement plus importants (que leur profit) et je vous exhorte à abandonner, dès
maintenant, vos activités commerciales en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. »

Dans le communiqué de presse annonçant la lettre de Prentis au directeur général de G4S, UNISON s’explique sur ce qu’est la complicité de cette entreprise géante.

Elle assure notamment la sécurité dans les prisons de Ketziot et de Megiddo, en Israël, où les Palestiniens sont transférés en violation des dispositions de la Convention de Genève selon lesquelles on ne peut déplacer des prisonniers à l’extérieur d’un territoire occupé.

Elle gère aussi la salle du commandement central de la prison d’Ofer, en Cisjordanie occupée, ainsi que les systèmes de sécurité des centres de détention de Kishon et de Jérusalem, où il est prouvé que des Palestiniens sont torturés.

1,3 million de travailleurs

UNISON est le deuxième plus important syndicat du Royaume-Uni, avec un effectif de un million trois cent mille adhérents (http://www.unison.org.uk/). Il représente principalement les travailleurs du secteur public, comme les services de la santé, les services sociaux, les secteurs de l’administration locale et les secteurs bénévoles. Les deux tiers des membres de l’UNISOM sont des femmes, indique son site.

Comme tous les grands syndicats britanniques, UNISON défend une politique forte et juste pour le soutien au boycott, au désinvestissement et aux sanctions contre Israël.

La Campagne Solidarité-Palestine a salué cette information dans un communiqué de presse. Son président, Hugh Lanning, a déclaré :

« G4S doit être convaincue que d’aider aux violations d’Israël de la Quatrième Convention de Genève n’est pas seulement une erreur, c’est aussi extrêmement impopulaire. Les actionnaires ont manifesté une opposition grandissante aux activités de G4S avec Israël lors de leur assemblée générale annuelle. La campagne Solidarité-Palestine, avec d’autres organisations engagées pour la paix, la justice et les droits humains, ont protesté contre les services assurés par G4S dans les
prisons et centres de détentions israéliens. D’autres grands syndicats ont également fait connaître leurs observations à G4S. »

Sarah Colborne, de la campagne, a déclaré aujourd’hui que d’autres syndicats avaient lancé des appels similaires à G4S, en privé : « Nous sommes conscients que des observations importantes ont été formulées en coulisse par d’autres syndicats également ».

« Qu’un syndicat sensibilise l’opinion publique sur ce sujet est très important. C’est une évolution inédite. A ma connaissance, c’est la première fois dans les syndicats britanniques » m’a-t-elle dit au
téléphone.

« G4S s’est laissée aller à des complicités dans des violations graves de la Convention de Genève » affirme Greg Dropkin, membre actif d’UNISON dans la campagne Solidarité-Palestine. « Ils sont plongés dedans jusqu’au cou » m’a-t-il dit au téléphone, se félicitant de la lettre de Prentis.

Comme je l’ai signalé le mois dernier, UNISON est ce même syndicat qui a été traîné en justice par le lieutenant-colonel israélien Moty Cristal. Cristal s’est présenté devant un tribunal de Londres le mois dernier pour réclamer des dizaines de milliers de livres de dommages et intérêts au syndicat et au service national de la Santé pour ce qu’il prétend être une « discrimination indirecte ». Un de ses
ateliers avait été annulé en 2012 quand des membres du syndicat s’étaient opposés à la présence d’un soldat israélien.

« Un racisme omniprésent » à G4S

 

En tant que grande entreprise multinationale, avec plus de 620 000 salariés, G4S n’est pas seulement critiquée par les militants de la solidarité avec la Palestine.

En octobre 2010, Jimmy Mubenga, angolais de 46 ans, a été tué par des gardes de G4S qui avaient fait preuve d’une « force excessive » pour l’immobiliser lors de son expulsion.

L’année dernière, le Service du procureur de la Couronne a conclu qu’il « n’y avait pas suffisamment de preuves pour une inculpation pour la mort de Mubenga ». Mais une enquête en août a constaté qu’il avait été « tué de façon criminelle » et qu’il existait un climat de « racisme omniprésent » chez les gardes G4S à l’aéroport de Heathrow.

Il a été constaté au cours de l’enquête que des gardes G4S avaient échangé entre eux des plaisanteries racistes et islamophobes sur leur téléphone.

 

Le Service du procureur de la Couronne a déclaré qu’il lui fallait reconsidérer sa décision de ne pas porter d’accusations criminelles.

G4S a été également à la une des médias pour son manquement à son obligation contractuelle de fournir suffisamment de gardes pour les Jeux olympiques de Londres en 2012.

Un syndicat norvégien a récemment mis fin à son contrat avec G4S pour protester contre le rôle de l’entreprise dans les prisons et les colonies israéliennes.

The Electronic Intifada :
http://electronicintifada.net/blogs/asa-winstanley/uk-union-head-calls-g4s-end-israel-contracts
traduction : JPP pour BDS France

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