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15/12/13

Une entreprise néerlandaise met fin à un partenariat avec Mekorot, selon le conseil donné par le gouvernement

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Posté le 13 décembre 2013 par le Comité National Palestinien du BDS (BNC)


Le BNC, qui est la plus large coalition de la société civile palestinienne, applaudit Vitens, le plus gros fournisseur d’eau potable des Pays Bas pour sa décision, prise par respect du droit international, de mettre fin à son accord de coopération avec Mekorot, la compagnie nationale d’eau  israélienne[1][1]

Le BNC rend également hommage au ministère néerlandais des affaires étrangères, qui avait informé Vitens sur la coopération avec les colonies israéliennes illégales et qui, de façon générale, déconseille les transactions financières avec elles. Le BNC remercie Liliane Ploumen, la ministre du commerce extérieur et de la coopération au développement qui a tenu compte de l’appel d’organisations palestiniennes invitant une délégation commerciale en visite récemment en Israël, à annuler une rencontre avec Mekorot à cause de son implication active dans la politique israélienne de colonisation. [2]

Mekorot viole le droit international et cette entreprise est responsable de crimes de guerre, notamment par le pillage des ressources en eau des territoires palestiniens occupés, la livraison de cette eau volée à des colonies israéliennes illégales ainsi que la discrimination systématique envers la population palestinienne occupée  qu’elle prive de son eau.

Le BNC appelle les gouvernements, les municipalités et les entreprises privées à suivre l’exemple du gouvernement néerlandais et de Vitens, en s’opposant aux liens commerciaux avec la politique de colonisation illégale et en cessant toute coopération avec des entreprises israéliennes complices comme Mekorot.

Israël a fait pression sur Vitens pour que cette entreprise revienne sur sa décision, arguant que l’Autorité Palestinienne a des relations actuellement avec Mekorot[3]. A cet égard, il est important de préciser que les Palestiniens n’ont pas le contrôle de la nappe phréatique de la Cisjordanie occupée. C’est Israël qui a le monopole de l’accès à la nappe phréatique, via Mekorot et l’armée israélienne, deux outils de l’occupation [4] qui collaborent étroitement au sein du régime colonial et d’apartheid.

L’annexion de fait des nappes aquifères par Israël prive les Palestiniens de la possibilité d’utiliser leurs propres ressources en eau pour le développement de leur pays. Au total, Israël, par les pompages de Mekorot, capture près de 90% de la production annuelle de la nappe phréatique de montagne au profit des colonies illégales et des villes de l’intérieur d’Israël. Ainsi la population palestinienne occupée est laissée à elle-même avec un simple filet d’eau, bien loin des normes de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Mekorot profite aussi de sa situation de monopole sur l’eau volée : les Palestiniens sont obligés d’acheter le peu d’eau commercialisé par Mekorot et ils sont à la merci des menaces régulières de hausse des prix. [5] De plus, Mekorot a un rôle de premier plan  dans le traitement des eaux usées des villes palestiniennes, qu’il fait payer des millions aux Palestiniens pour ensuite fournir (gratuitement) l’eau traitée à des fermiers israéliens au lieu de la rendre aux Palestiniens pour un nouvel usage[2]. [6] La fourniture d’eau subventionnée et distribuée sans restriction aux colonies israéliennes illégales dans les TPO et dans les villages d’Israël est une contribution essentielle à la productivité de l’agriculture israélienne en Israël et dans les territoires. La production agricole israélienne des colonies des territoires palestiniens occupés et des fermes d’Israël tire un bénéfice du vol de l’eau de Palestine par Mekorot ; et cette production agricole est régulièrement exportée sur des marchés étrangers, principalement européens.

Ces pratiques de Mekorot ont affaibli l’économie palestinienne des territoires occupés, particulièrement dans le secteur agricole. Elles ont jeté des milliers de familles palestiniennes dans la pauvreté, tandis que le refus d’accès à l’eau a aussi contribué au nettoyage ethnique des Palestiniens de certaines zones. [7] 

La « coopération » entre l’Autorité Palestinienne et Mekorot à laquelle des propagandistes israéliens ont fait allusion est, donc, une relation de contrainte qui sert la domination israélienne et la colonisation des territoires palestiniens occupés, causant leur dépendance. La coopération économique internationale avec Mekorot aide au maintien de cette situation illégale et revient à de la complicité avec les crimes de guerre d’Israël qui pille les ressources en eau de la Palestine et opère un transfert forcé des populations par sa colonisation illégale de la Cisjordanie occupée, Jérusalem Est comprise.

Au plan international, Mekorot s’auto promotionne en tant qu’expert en conservation et usage de l’eau, aidant ainsi à perpétuer le mythe d’un Israël pionnier qui « fait fleurir le désert ». Or, en réalité, la population israélienne et la population palestinienne vivent dans des zones riches en ressources naturelles en eau. Israël exploite de fausses représentations du Moyen Orient et cache le fait qu’il pleut davantage chaque année à Tel Aviv et même dans la ville palestinienne occupée de Ramallah que dans la « pluvieuse » Londres. [8] Ensuite, l’image d’Israël conservateur de l’eau s’est révélée être un mythe du fait, par exemple, de l’usage excessif d’eau qui est fait dans ce pays, bien supérieur aux niveaux de consommation européens ; ou ses pratiques agricoles non viables ; ou encore sa destruction de l’héritage hydraulique de la Palestine historique, depuis le drainage de la vallée de Hula jusqu’à l’assèchement progressif, d’origine humaine, de la Mer Morte.[9] La plupart des contrats que Mekorot recherche à l’étranger exploitent ce mythe comme argument commercial et cachent les crimes de l’entreprise contre le peuple palestinien et contre l’environnement.

Le BNC rend hommage à Vitens pour avoir pris la décision de rompre ses liens avec Mekorot et au gouvernement néerlandais pour avoir fourni le dispositif juridique approprié.

Le BNC appelle les entités publiques et les entreprises du monde, notamment la compagnie nationale de l’eau du Portugal EPAL, la ville d’Akron dans l’Ohio aux Etats Unis, l’Etat d’Utar Pradesh en Inde et les gouvernements sud américains du Brésil et d’Argentine en particulier, à engager des procédures, à s’abstenir de coopérer ou à mettre fin à la coopération économique avec Mekorot.

(Traducion S. F. pour BDS France)

Plus d’informations  sur  http://www.bdsmovement.net/2013/dutch-water-company-terminates-relationship-mekerot-government-advice-11502#sthash.tpUBT0Qc.dpuf

 


[1][1] http://www.vitens.nl/overvitens/organisatie/nieuws/Paginas/Vitens-be%C3%ABindigt-samenwerking-Mekorot.aspx

[2] http://nos.nl/artikel/583700-rutte-loopt-op-eieren-in-israel.html

[3] http://www.haaretz.com/news/diplomacy-defense/.premium-1.562769

[4] http://www.amnesty.org/en/news-and-updates/report/israel-rations-palestinians-trickle-water-20091027

[5] http://www.maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=306248

 

[2] [6] http://www.ewash.org/files/library/Factsheet%207.pdf

[7] http://www.btselem.org/download/201105_dispossession_and_exploitation_eng.pdf

[8] http://visualizingpalestine.org/infographic/wb-water

[9] http://www.alternativenews.org/english/index.php/news/news/5331-response-to-cogat-fact-sheet-on-water-in-west-bank.html