Dans le cadre de la campagne Banque Complice, la campagne BDS France, l’AFPS et Attac dénoncent la complicité financière de BNP Paribas dans la colonisation, l’apartheid et le génocide israéliens en Palestine.
Cinq banques françaises, BNP Paribas, la Banque Populaire, la Caisse d’Épargne, la Société Générale et le Crédit Agricole, figurent parmi les institutions financières européennes qui ont investi ou prêté le plus aux entreprises activement impliquées dans les colonies israéliennes illégales. Référencés par la coalition internationale Don’t Buy Into Occupation, ces investissements financent des activités telles que la construction illicite de colonies, des services aux colons et la surveillance des populations palestiniennes en territoire occupé, en violation délibérée du droit international. Elles ont également beaucoup soutenu l’industrie de guerre israélienne, en investissant dans les entreprises d’armement concernées.
Entre janvier 2021 et août 2024 et alors qu’elle communique régulièrement sur les droits humains et promeut les «investissements éthiques», BNP Paribas a accordé 28,1 milliards de dollars de prêts et de garanties (participations et titres obligataires) à des sociétés investissant dans les colonies israéliennes illégales, en plus d’y investir directement 4,6 milliards de dollars (actions et obligations détenus).
En mars 2024, alors que le nombre de victimes à Gaza s’élevait déjà à plus de 30 000, et que la Cour Internationale de Justice (CIJ) a ordonné aux États membres de l’ONU de prendre toutes les mesures pour prévenir un génocide, BNP Paribas s’est engagée à hauteur de 2 milliards de dollars dans une levée de fonds, destinée à combler « un déficit croissant lié à la guerre ».
Entre janvier 2021 et août 2024, BNP Paribas a prêté 91 millions de dollars au géant israélien de l’armement, Elbit Systems. Elle a également accordé 5,72 milliards d’euros de prêts et de souscriptions entre janvier 2021 et août 2023 aux plus importants fabricants d’armes qui fournissent l’armée israélienne.
Depuis octobre 2023, ni BNP Paribas, ni la Société Générale, ni le Crédit Agricole, ni le groupe BPCE n’ont jugé opportun, si ce n’est moral, de se retirer de ces marchés toxiques, ce qui fait d’elles les complices de la politique criminelle d’Israël, de ses crimes de colonisation et d’apartheid, ainsi que les complices d’un possible génocide, comme exprimé par la CIJ, avec au moins 100 000 morts estimés dans la bande de Gaza où la famine est utilisée comme arme de guerre.
Malgré la forte mobilisation citoyenne, BNP Paribas, la banque française la plus complice de toutes, n’a rien changé. Nous vous invitons à écrire à BNP Paribas pour lui demander de se désengager de toutes les relations financières entretenues avec des entreprises actives dans l’occupation et la colonisation israéliennes.
Modèle de courrier
BNP-Paribas
16 boulevard des Italiens
75009 Paris
Chère Madame, Cher Monsieur,
Je vous écris en tant que citoyen·ne concerné·e.
Si BNP Paribas communique régulièrement sur les droits humains et promeut les « investissements éthiques », le dernier rapport de la coalition internationale « Don’t Buy Into Occupation » (DBIO) donne un avis contraire : BNP Paribas a financé ces dernières années des entreprises opérant dans les colonies israéliennes illégales dans les territoires palestiniens occupés, à hauteur de 24 milliards d’euros.
Et BNP Paribas, par l’intermédiaire de BNP Paribas Financial Markets, détenait fin mars 2025 au moins 5,360 actions d’Elbit Systems, le plus gros constructeur d’armes israélien, pour une valeur de plus d’1,8 million d’euros (1,808,252 euros).
En mars 2024, en pleine guerre génocidaire, BNP Paribas a participé à une levée de fonds au profit d’Israël à hauteur de 2 milliards de dollars. Certes, BNP Paribas n’a pas participé à la levée de fonds suivante et nous saluons cette première initiative.
Certes, BNP Paribas a accepté d’engager un dialogue avec les associations qui lui reprochent ses investissements dans la colonisation et l’industrie de guerre israéliennes.
Mais BNP Paribas n’a fait aucune déclaration publique exprimant ses inquiétudes et sa volonté de désinvestir des entreprises soutenant la colonisation et l’industrie de guerre israéliennes. Elle n’a pas non plus désinvesti des entreprises impliquées dans l’occupation et la colonisation illégales israéliennes, sur la liste de l’ONU ou identifiées par DBIO.
Vous ne pouvez ignorer qu’une date a été fixée, le 18 septembre 2025, par une résolution de l’ONU en 2024, approuvée par 124 États, dont la France, exigeant la fin de l’occupation israélienne du territoire palestinien et des mesures très concrètes sur tous les plans, de la diplomatie aux secteurs financiers et économiques. Tous les États, dont la France, doivent notamment « prendre des mesures pour empêcher les échanges commerciaux ou les investissements qui aident au maintien de la situation illicite créée par Israël dans le Territoire Palestinien Occupé ».
Vous ne pouvez ignorer non plus les recommandations de la Cour Internationale de Justice en ce qui concerne le possible génocide commis actuellement dans la bande de Gaza.
Les institutions financières – telle que BNP Paribas – qui soutiennent les entreprises actives dans les colonies israéliennes portent une lourde responsabilité. Selon les Nations Unies, ces institutions financières ont, en principe, une « capacité sans précédent » à influencer les entreprises et à accélérer les progrès dans la mise en œuvre des Principes directeurs des Nations Unies.
Or dans votre cas, c’est tout le contraire, votre contribution financière rend possibles les violations des droits humains commises par les entreprises du secteur industriel établies dans les colonies israéliennes. C’est donc à vous, BNP Paribas, d’user de votre influence pour que les entreprises dans lesquelles vous investissez, respectent le droit international.
Désinvestir est possible ! Ailleurs qu’en France, de nombreuses institutions financières ont en effet désinvesti des entreprises complices des crimes israéliens contre l’humanité ces derniers temps. Sans faire une liste exhaustive, on peut citer le fonds souverain de Norvège, le plus gros investisseur individuel au monde, qui en novembre 2024, s’est désengagé du groupe de télécoms israélien Bezeq, et en mai 2025 d’un fournisseur d’énergie israélien tous les deux accusés de fournir ses services aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. D’autres fonds souverains – notamment ceux d’Irlande ou de Nouvelle-Zélande – se sont progressivement désengagés ces dernières années de banques et de supermarchés qui opèrent dans les colonies israéliennes.
Je demande à BNP Paribas d’agir en adéquation avec ses propres principes et politiques en matière de droits humains. Par conséquent, je vous exhorte à adopter une politique stricte, avec un contrôle renforcé et approfondi des droits humains dans toutes les relations financières que vous entretenez avec les entreprises actives dans l’industrie de l’armement et les colonies israéliennes.
Je vous demande également d’éviter de futurs investissements dans des entreprises impliquées dans les colonies, en développant une politique claire de respect des droits humains qui comprenne « l’implication dans les colonies israéliennes » comme critère d’exclusion.
J’attends avec impatience votre réponse à mes préoccupations.
Cordialement,