
Engagement au boycott de l’enseigne Carrefour, complice du génocide en Palestine et consommé dans nos théâtres.
Depuis maintenant plus de 19 mois, nous assistons au génocide du peuple palestinien par l’État d’Israël. Il n’est aujourd’hui plus possible de nier la réalité : la reprise des bombardements quotidiens sur Gaza et les récentes déclarations des dirigeant.e.s israélien.ne.s ne font que confirmer le processus de nettoyage ethnique dont est vic- time la population palestinienne depuis 77 ans. Il n’est plus possible de rester indifférent.e.s et silencieux.ses lorsque l’on sait que ce génocide est financé par les États occidentaux : aujourd’hui, nous refusons de continuer d’être té- moins de cette situation sans agir. Ainsi, nous soutenons les initiatives qui visent à lutter contre la normalisation de l’apartheid et à protester contre toute forme de soutien envers les massacres commis par Israël. Nous rappelons que la Cour Pénale Internationale a émis des mandats d’arrêt à l’intention de Benjamin Netanyahou et Yoav Gallant pour crimes contre l’Humanité et crimes de guerre, mais que l’État français ne cesse pas pour autant de fournir des armes à Israël. Nous savons que le droit international prend du temps, mais que le jour viendra où les institutions et entreprises complices de ce génocide devront rendre des comptes devant les juridictions internationales. Ce jour- là, nous souhaitons pouvoir affirmer que nous n’avons pas facilité la mise en place de ces atrocités.
En tant qu’étudiant.e.s dans un milieu artistique, nous avons la certitude que nos professions ne peuvent se tenir à distance de l’actualité sociale et politique : l’art a toujours été utilisé pour raconter, lutter, protester, défendre, et doit continuer de l’être. Cependant, au vu de la situation actuelle, il nous semble évident que l’art à lui seul ne mettra pas fin à l’horreur à laquelle nous assistons. Face à l’urgence totale de la situation en Palestine, il est aujourd’hui impératif de nous mobiliser autrement, et sans relâche.
Ainsi, nous nous engageons à partir de maintenant à veiller à ce que nos créations collectives soient garanties sans financement direct à des enseignes qui soutiennent ce génocide, et plus particulièrement l’entreprise Carrefour. En effet, lors de périodes de création, de stages avec des intervenant.e.s ou d’autres modules et événements, il est fré- quent que nos productions nécessitent l’achat de produits alimentaires (pour du catering, des besoins d’accessoires ou de consommable), et que ces achats soient faits chez Carrefour. Pour rappel, depuis mars 2022, Carrefour se rend acteur, complice et bénéficiaire de la colonisation illégale en Palestine, et ce à travers des accords passés avec la société Electra Consumers Products et sa filiale Yenot Bitan impliquée dans la colonisation. Ce faisant, Carrefour viole le droit international et le droit français. La branche israélienne de Carrefour a aussi fourni un soutien logistique au massacre des gazaoui.e.s en distribuant gratuitement des rations alimentaires à l’armée israélienne. Nous suivons ainsi la demande de boycott que l’organisation BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) a lancé depuis 2022 pour les raisons suivantes : « Israël ne peut maintenir son régime de colonialisme de peuplement et d’apartheid sur le peuple palestinien que grâce au soutien de gouvernements, d’entreprises et d’institutions auxquels nous devons demander des comptes pour leur rôle dans l’étabissement et l’enracinement d’un régime criminel d’injustice et d’oppression vieux de plusieurs décennies […] Le boycott n’a de sens que s’il est assumé par ceux qui le font, et ainsi généralisé dans la société. Face au silence médiatique et politique au sujet de la situation des palestinien.ne.s, créons de nouveaux modes d’informa- tion et de sensibilisation. Soyons créatifs et originaux pour attirer l’attention et faire connaître notre cause ».
Nous nous engageons donc à cesser tout achat chez Carrefour et à maintenir cette vigilance commune tant que cette entreprise ne mettra pas fin à sa complicité avec les crimes commis par Israël. Nous souhaitons que la responsabilité de cette action n’incombe pas aux élèves en régie générale ou aux responsables pédagogiques, mais que ce soit un engagement partagé entre les élèves de nos deux promotions. Nous tenons à maintenir cet engagement sur toute la durée de nos études, mais aussi de continuer à le mettre en œuvre dans la suite de nos vies professionnelles.
À travers cette action, nous voulons préserver une cohérence vis-à-vis des valeurs que nous défendons, tant à tra- vers les messages portés par nos créations qu’à travers les moyens avec lesquels elles sont réalisées. Ainsi, nous nous inscrivons dans la continuité des engagements et actions tenu.e.s par le collectif Artistes pour la Palestine, dont le pilier est le boycott culturel, sportif et académique d’Israël, et plus largement le boycott de toutes les entreprises ciblées par BDS :
« Répondant à l’appel des acteurs culturels de la société civile palestinienne, nous refusons de collaborer avec toute insti- tution complice de l’apartheid israélien, et en particulier avec ses institutions étatiques et les événements culturels qu’elles organisent ou qu’elles parrainent, tant que l’état israélien ne respecte pas le droit international, les droits humains, et les droits imprescriptibles du peuple palestinien. Nous refusons de blanchir par l’art les crimes de l’état israélien et les viola- tions des droits humains. Nos mots, notre travail, ne seront jamais au service d’un crime contre l’Humanité ».
Nous invitons celles et ceux qui partagent notre indignation à rejoindre cette démarche, et à continuer à mettre en place tous les moyens individuels et collectifs pour lutter contre ce génocide.