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19/11/25

Contre la répression et la censure, notre réponse : BDS

Auteur : Juliette Simon, animatrice de la Campagne BDS France

La Campagne BDS France, représentante en France du mouvement international BDS initié par la société civile palestinienne, appelle depuis plus de seize ans au boycott culturel et universitaire de l’État israélien, conformément aux directives du PACBI, l’organe en charge du boycott académique et culturel du mouvement BDS.

Depuis sa création, cette campagne — qui regroupe une soixantaine d’associations, de syndicats, de partis politiques ainsi qu’une trentaine de comités locaux répartis sur l’ensemble du territoire français — fait face à une multiplication des tentatives de censure, de désinformation et de criminalisation de ses actions. Ces attaques visent particulièrement les initiatives de boycott culturel et universitaire.

Cette intensification de la répression accompagne la détérioration de l’image qu’Israël cherche depuis toujours à projeter : celle d’un pays cultivé, ouvert, démocratique et libéral.
La culture et l’éducation, piliers de cette image, deviennent ainsi des instruments de communication stratégique, tandis que les institutions culturelles et universitaires en constituent les vecteurs privilégiés.

Récemment, deux événements particulièrement révélateurs de cette dérive se sont produits, à quelques jours d’intervalle, illustrant la répression et la censure exercées à l’encontre des voix solidaires de la Palestine.

Le premier concerne le concert de l’Orchestre philharmonique d’Israël, organisé par la Philharmonie de Paris. Dès son annonce, les organisations solidaires de la Palestine ont demandé son annulation, dénonçant une opération de « normalisation » d’un État colonial et génocidaire.
Non seulement le concert a été maintenu malgré une affluence très faible, mais la manifestation pacifique déclarée à proximité a été interdite, et les militant·es présent·es sur place ont été violemment réprimé·es.

Le second événement est le colloque intitulé « La Palestine et l’Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », prévu les 13 et 14 novembre 2025 au Collège de France.
Initialement annulé par l’administrateur de l’établissement à la suite d’une intervention du ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, le colloque a ensuite été déplacé hors des murs du Collège.
Un recours en référé a été déposé pour contester cette décision et permettre la tenue du colloque sur le site initial, mais le Tribunal administratif de Paris a finalement validé l’annulation à la veille de l’événement.

La juxtaposition de ces deux cas illustre la collusion entre répression culturelle et soutien politique à l’État israélien. Elle met aussi en évidence le désarroi grandissant du gouvernement français : plus la situation empire en Palestine occupée, plus la répression s’intensifie en France, réduisant à néant la liberté d’expression sans justification valable.

Cette fuite en avant du gouvernement ne risque-t-elle pas de le mener à l’impasse ?
En cherchant à dissimuler son manquement à ses obligations internationales de non-complicité et de prévention des crimes de génocide, de guerre et contre l’humanité, le gouvernement français se place dans une illégalité flagrante.
Ses mesures de censure et de répression ne font que souligner davantage cette contradiction : vouloir museler celles et ceux qui dénoncent l’apartheid et le génocide israélien, c’est révéler sa propre complicité.

À l’inverse, la campagne BDS France s’inscrit pleinement dans la légalité et dans les principes universels d’humanité et de justice.
Plus que jamais, elle réaffirme sa détermination à promouvoir le boycott culturel et universitaire de toutes les institutions israéliennes complices, ainsi qu’à rejeter les événements participant à la promotion de l’apartheid israélien.

Elle appelle tou·tes les citoyen·nes de bonne volonté, ainsi que l’ensemble des mouvements attachés au respect des droits humains et du droit international, à rejoindre cette mobilisation.
La lutte contre un État de colonisation et d’apartheid pratiquant un génocide en direct, et contre les États complices, est aujourd’hui plus que jamais légitime, nécessaire et vitale pour l’humanité tout entière.

BDS pour la justice, la dignité et l’égalité !