Dar Mima, le restaurant d’exception situé sur le toit de l’Institut du Monde Arabe à Paris créé par Jamel Debbouze et Laurent de Gourcuff, servait des vins du Golan illégalement occupé par Israël.
Nous avons envoyé une première lettre à l’attention des responsables du restaurant et de Jamel Debbouze pour leur demander de retirer ces vins de la carte. Sans aucune réponse de leur part, cette lettre a été publiée sur nos réseaux sociaux et sur notre site.
Suite à un grand engagement sur les réseaux sociaux, le restaurant Dar Mima nous a répondu dans un premier temps que la présence de ces vins sur la carte ne bafouait aucune loi et était tout à fait légal. Bien que nous ayons souligné le caractère immoral de vendre des vins d’un État d’apartheid génocidaire.
Dans un second temps, Dar Mima est revenue sur sa décision puisque nous avons pu constater que les vins israéliens avaient été rayés de sa carte.
Nous prenons acte de cette décision.
Nous resterons vigilant·es quant à la permanence de cette décision dans les mois à suivre.
Voici ci-dessous les échanges avec Dar Mima.
LETTRE 1 DE BDS FRANCE
DAR MIMA
Paris, le 8 août 2025
Aux responsables du restaurant Dar Mima :
Client·es de l’Institut du Monde Arabe et de son restaurant, nous avons été choqué·es par la vente de vins israéliens à la carte du restaurant.
Ce choix est incompréhensible, d’une part parce que ces vins sont médiocres, et d’ailleurs servis quasiment nulle part ailleurs à Paris, ensuite parce qu’Israël ne fait pas partie du « monde arabe », et enfin parce que nous ne pouvons qu’imaginer que votre décision est motivée par des raisons politiques qui ne vous font pas honneur. L’absence de la carte des vins sur votre site web est peut-être le signe d’un malaise sur cette question ?
La moindre des mesures qui contribuerait à soutenir la lutte du peuple palestinien, face aux injustices qu’il subit, serait de boycotter les produits israéliens, comme le demande la société civile palestinienne depuis 2005, dans le cadre de la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions, dont nous sommes le relais en France. Vous n’êtes pas sans savoir que, parmi ces vins, certains proviennent du Golan, qui est un territoire syrien illégalement annexé par Israël, et qu’il est interdit d’exploiter les ressources des terres occupées. Ces vins sont donc tout simplement illégaux, et si la loi était respectée, vous pourriez être accusés de recel de vol et de complicité de crime de colonisation.
Enfin, pendant le génocide en cours à Gaza, les destructions, les assassinats, et la famine généralisée, causée et planifiée par l’armée israélienne, la vente de ces vins dans votre établissement contribue à l’économie de guerre, et elle est une insulte à l’humanité toute entière.
Nous vous demandons donc de retirer ces vins de votre carte au plus vite.
Dans l’attente d’une réponse de votre part,
Cordialement,
Campagne BDS France.
LETTRE 2 DE DAR MIMA
Le 20 août 2025
Cher Monsieur,
Nous avons bien reçu votre courrier et nous tenons à vous répondre avec toute l’attention que mérite votre interpellation.
Dar Mima est avant tout un lieu de gastronomie et de convivialité, installé au sein de l’Institut du Monde Arabe, dont la vocation est de mettre en lumière la richesse et la diversité des cultures. Notre mission est d’accueillir nos hôtes avec élégance et ouverture, autour d’une table généreuse et respectueuse de chacun.
Nous réfutons l’idée selon laquelle ces sélections seraient motivées par une intention idéologique ou politique.
Par ailleurs, nous confirmons que l’ensemble de nos produits respecte scrupuleusement la réglementation française et européenne en vigueur.
Nous restons à l’écoute des remarques formulées par nos clients et partenaires, dans un souci constant d’amélioration, tout en réaffirmant que Dar Mima est et restera avant tout un lieu de partage, ouvert à toutes et à tous.
Avec nos salutations respectueuses,
La Direction de Dar Mima.
LETTRE 3 DE BDS FRANCE
DAR MIMA
Paris, le 22 août 2025
Aux responsables du restaurant Dar Mima :
Nous avons été choqué·es par la vente de vins israéliens à la carte du restaurant.
Nous avons ensuite été choqué·es par votre réponse qui ne traitait que de questions légales, sans comprendre la portée politique dramatique que constitue la vente de vins israéliens : chaque heure, jour et nuit, depuis près de deux ans, un enfant est assassiné par l’armée israélienne. Cette armée est payée par les taxes que rapportent la vente de ces vins.
Néanmoins, nous avons appris que vous aviez désormais rayé ces vins de la carte de votre restaurant et nous en prenons acte.
Notre seule motivation est le respect des droits humains et des droits du peuple palestinien. Nous espérons donc vous avoir convaincus de l’importance morale d’une telle décision, pas seulement du « mauvais buzz » que cette histoire vous aura causé, et qu’elle sera donc irrévocable.
Cordialement,
Campagne BDS France.
