L’ONU reconnaît la famine provoquée par Israël à Gaza : organisons un week-end mondial de perturbation pour dénoncer la complicité dans le génocide israélien, du 18 au 21 septembre.
La société civile palestinienne appelle à intensifier dès maintenant les actions de mobilisation BDS contre les États, les entreprises et les institutions complices, en vue d’un mouvement de perturbation massif, du 18 au 21 septembre. Le 18 est la date limite fixée par l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) pour qu’Israël mette fin à l’occupation illégale et à l’apartheid.
L’initiative de classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) soutenue par les Nations Unies a enfin confirmé vendredi que des centaines de milliers de Palestinien·nes vivant dans le nord de Gaza souffraient de famine. Selon l’IPC, cette famine, conséquence directe de la politique israélienne soutenue par les États-Unis et consistant à utiliser la famine comme une arme, touchera beaucoup plus de personnes dans le sud de Gaza d’ici la fin du mois prochain. Personne ne peut prétendre ne pas avoir été au courant. Même le Secrétaire Général de l’ONU qui, complice de cette situation, n’a en général exprimé que son « inquiétude » depuis plus de 22 mois de génocide, a finalement été contraint de mentionner Israël comme responsable de cette famine organisée.
Dans l’urgence absolue, nous appelons à la formation de larges coalitions et à l’organisation, dans la mesure du possible, de perturbations massives puissantes, adaptées au contexte, pacifiques et stratégiques. Ces perturbations devront cibler les entités complices, appeler à la fin de la complicité et à la mise en place de sanctions légales, en particulier un embargo total sur le matériel militaire et les énergies, pendant tout le week-end #DisruptComplicity du 18 au 21 septembre. Voici quelques exemples d’actions1 :
- Bloquer, occuper ou perturber de n’importe quelle manière les autoroutes, ponts, ports, installations stratégiques des entreprises complices dans le domaine des armes, des technologies, des médias, de la finance et autres ;
- Organiser des manifestations de masse et des actions pacifiques perturbatrices devant les services gouvernementaux (ministères du Commerce, des Transports ou des Affaires étrangères, par exemple) ou les parlements, pour exiger qu’ils respectent leurs obligations légales en vertu du droit international. Selon l’appel de dizaines d’expert·es des droits humains des Nations unies, il s’agit notamment :
- D’imposer « un embargo total sur les armes à Israël, en mettant fin à tous les accords, importations, exportations et transferts d’armes, y compris des biens à double usage ».
- D’annuler ou de suspendre « les relations économiques, les accords commerciaux et les relations universitaires avec Israël qui peuvent contribuer à sa présence illégale et à son régime d’apartheid dans les Territoires Palestiniens Occupés ».
- De rejoindre le Groupe de La Haye, l’initiative interétatique la plus prometteuse à ce jour, qui promet des sanctions concrètes et des mesures significatives et efficaces en matière de responsabilité ; en approuvant et mettant en œuvre sa Déclaration de Bogotá.
- D’expulser l’apartheid israélien de l’ONU en retirant son accréditation à l’AGNU et de faire pression pour que des sanctions légales similaires à celles imposées à l’apartheid sud-africain soient prises à son encontre.
- Organiser des grèves2, lorsque cela est possible, et s’opposer consciemment à la complicité dans le génocide au sein des institutions et sur les lieux de travail, notamment dans les universités et les conseils municipaux, entre autres ;
- Intensifier les campagnes de boycott contre les cibles prioritaires du mouvement BDS, y compris les perturbations pacifiques visant les magasins et bureaux des entreprises, ainsi que les actions sur les réseaux sociaux ;
- Lancer de vastes campagnes intersectionnelles pour contraindre les institutions, notamment les conseils municipaux, les universités, les syndicats, les hôpitaux, etc., à adopter des politiques d’approvisionnement et d’investissement éthiques. Et le cas échéant, des politiques qui excluent les entreprises sciemment et systématiquement impliquées dans de graves violations des droits humains, en particulier les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide.
En septembre 2024, l’AGNU a voté à une écrasante majorité en faveur de sanctions contre Israël, pour la première fois depuis des décennies. Elle a ainsi confirmé la décision rendue en juillet 2024 par la Cour internationale de justice, selon laquelle la présence d’Israël dans les Territoires Palestiniens Occupés est illégale, qu’il s’agit d’un apartheid et doit prendre fin. Comme ultimatum, l’AGNU a donné à Israël jusqu’au 18 septembre 2025 pour mettre fin à son occupation illégale de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.
Non seulement Israël n’a absolument pas mis fin à l’occupation, mais a en fait intensifié la violence sans limite de son génocide à Gaza, y compris à l’encontre du personnel et des installations des Nations unies. Il a démultiplié le vol de terres, l’expansion des colonies et les attaques contre les Palestinien·nes en Cisjordanie. Aujourd’hui plus que jamais, Israël représente une menace mortelle, non seulement pour les Palestinien·nes, mais aussi pour l’humanité tout entière. Il y a un an déjà, les rapporteur·ses spéciaux des Nations unies mettaient en garde : « Le monde est au bord du gouffre : soit nous avançons collectivement vers un avenir de paix juste et de légalité, soit nous nous précipitons vers l’anarchie et la dystopie, vers un monde où la loi du plus fort prévaut. »
Malgré le slogan « Plus jamais ça » qui a suivi l’Holocauste, le monde n’a pas réussi à empêcher les génocides au Rwanda, en ex-Yougoslavie et au Myanmar. Aujourd’hui, tous les États et organismes interétatiques, ainsi que toutes les institutions, ont l’obligation légale, et pas seulement éthique, de mettre fin au premier génocide diffusé en direct au monde. Et aux crimes atroces étasuno-israélien, semblables aux crimes du nazisme, contre 2,3 millions de Palestinien·nes dans la bande de Gaza illégalement occupée. Le régime de colonialisme et d’apartheid israélien, datant de 77 ans, tente de « terminer le travail » d’extermination des survivant·es de sa Nakba, qui se poursuit sous forme de spoliation et de nettoyage ethnique.
Dans cette phase qui est la plus horrible du génocide, la société civile palestinienne est unie pour réitérer son appel aux personnes de conscience du monde entier afin qu’elles canalisent leur immense chagrin et leur colère pour rompre les liens de complicité des États, des entreprises et des institutions avec ce régime génocidaire et avec toutes les institutions et entreprises qui permettent ces crimes. La première obligation morale et la principale est de ne pas nuire – de mettre fin à la complicité.
Nous n’avons jamais été aussi proches qu’aujourd’hui de la mise en place d’un régime de sanctions complet et efficace. De plus en plus d’États et de municipalités s’engagent à imposer des sanctions partielles et à revoir leurs liens et leurs contrats. La majorité mondiale se positionne aujourd’hui clairement en faveur de la libération de la Palestine, et même dans les États qui sont les partenaires du génocidaire israélien comme, entre autres, les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Pays-Bas, la majorité de la population a aujourd’hui une opinion négative d’Israël et soutient les droits des Palestinien·nes. Les peuples avancent vers l’isolement, informel mais non moins efficace, d’Israël. Nous devons canaliser cette énergie potentielle pour constituer une masse critique de pouvoir populaire capable de contraindre les gouvernements, les entreprises et les institutions complices à mettre fin à leur complicité.
« Plus jamais ça », c’est vraiment maintenant. Ensemble, nous pouvons et nous devons mettre fin à toute complicité dans la « solution finale » israélienne pour le peuple autochtone de Palestine. Ensemble, tout comme l’apartheid sud-africain a été démantelé, nous pouvons contribuer au démantèlement de l’apartheid israélien.
- Palestinian General Federation of Trade Unions (PGFTU – Gaza)
- Council of National and Islamic Forces in Palestine
- Palestinian BDS National Committee (BNC)
- Global Palestine Right of Return Coalition
- General Union of Palestinian Workers
- Palestinian Federation of New Unions
- General Union of Palestinian Teachers (GUPT)
- Palestinian Federation of Unions of University Professors and Employees (PFUUPE)
- General Union of Palestinian Women
- General Union of Palestinian Writers
- Palestinian Bar Association
- General Union of Palestinian Peasants
- Palestinian Union of Postal, IT & Telecommunications Workers
- Union of Professional Associations
- Palestinian NGO Network (PNGO)
- Palestinian National Institute for NGOs
- Federation of Independent Trade Unions
- Occupied Palestine and Syrian Golan Heights Initiative (OPGAI)
- Union of Palestinian Farmers
- Grassroots Palestinian Anti-Apartheid Wall Campaign (STW)
- Palestinian Campaign for the Academic & Cultural Boycott of Israel (PACBI)
- Popular Struggle Coordination Committee (PSCC)
- Civic Coalition for the Defense of Palestinian Rights in Jerusalem
- Coalition for Jerusalem
- Union of Palestinian Communities’ Institutions and Activities in Europe (IGMAH)
- Palestinian Youth Movement (PYM)
- Palestine Community in Belgium and Luxembourg
- Union of Palestinian Charitable Organizations
- Women’s Campaign to Boycott Israeli Products
- Agricultural Cooperatives Union
- National Committee for Grassroots Resistance
- Southern Electricity Company Employees Union
- Association of Employees of The Financial Sector, Palestine
- Health Services Employees’ Association
- Union of Workers in Kindergartens and Private Schools
- Jawwal Employee Association
- Union of Workers’ Unions in Local Authorities – Hebron
- Palestinian Electricians Union – Hebron
- Afin de minimiser les risques juridiques, nous recommandons toujours de consulter d’abord les avocat·es spécialisé·es dans les mouvements sociaux. ↩︎
- Lorsqu’une grève pourrait causer un préjudice important aux travailleur·ses, privilégiez le congé maladie : malade du génocide et de la famine utilisée comme arme par Israël, et malade de la complicité de votre institution dans ces deux crimes. ↩︎