
Stop aux livraisons militaires à l’armée génocidaire !
Le 17 octobre, le media d’investigation Disclose révélait qu’une nouvelle livraison de matériel militaire de la France vers Israël est prévue pour ce dimanche 19 octobre depuis l’aéroport Paris Charles de Gaulle. Il s’agit d’un lot de composants pour drones fabriqués par la société française Sermat et destinés à l’entreprise d’armement israélienne Elbit Systems, l’un des premiers fournisseurs de l’armée. Selon l’enquête de Disclose, ces pièces détachées sont des composants de drones Hermes 900, auxquels l’armée israélienne a massivement recours à Gaza. Elle révèle aussi que le constructeur français Sermat a déjà livré ces mêmes pièces (des alternateurs) à Elbit, ainsi que d’autres composants servant à la « stabilisation » des drones, au cours de ces deux dernières années de génocide. Or, nous le répétons, ce commerce est illégal non seulement au regard des traités internationaux ratifiés par la France comme le Traité sur le commerce des armes, et des ordonnances de la Cour internationale de justice (CIJ) qui, dès janvier 2024, a enjoint les États à tout faire pour prévenir le crime de génocide à Gaza.
Alors que le gouvernement français persiste à nier sa complicité dans les crimes israéliens, rappelons que plusieurs contrats ont été révélés par Disclose en plein génocide à Gaza entre une entreprise française et un acteur de l’industrie militaire israélienne : la vente par Eurolinks de maillons pour munitions de mitrailleuses, la livraison par Thalès de « transpondeurs » pour drones et la livraison de tubes de canons d’Aubert & Duval, bloquées par les dockers au port de Fos-sur-Mer. Nous avons également dénoncé plusieurs transferts illégaux autorisés par la France via ses ports et aéroports. Tout commerce et transferts1 d’énergies et de matériel militaire avec Israël doit cesser.
Depuis octobre 2024 le Président Macron ment aux Français·es à moins qu’il ne soit capable de faire appliquer sa déclaration par son gouvernement.
L’appel des syndicats palestiniens est clair : « Faites pression sur vos gouvernements pour qu’ils respectent leurs obligations légales suite aux décisions de la CIJ de 2024 », comme l’ont déclaré les expert·es en matière de droits humains des Nations unies, en imposant au minimum « un embargo total sur les armes à destination d’Israël, en mettant fin à tous les accords, importations, exportations et transferts d’armes, y compris les biens à double usage qui pourraient être utilisés contre la population palestinienne sous occupation », ainsi qu’en annulant ou en suspendant « les relations économiques, les accords commerciaux et les relations universitaires avec Israël qui pourraient contribuer à sa présence illégale et à son régime d’apartheid dans le territoire palestinien occupé ».
Comme nous l’écrivions déjà dans un appel le 15 octobre, le fragile cessez-le-feu enfin mis en place à Gaza ne met ni fin au génocide, ni à l’occupation et l’annexion illégales des terres palestiniennes, et ni au système d’apartheid et d’oppression quotidienne du peuple palestinien par Israël. Il ne signifie pas la fin du projet de colonialisme de peuplement israélien et ne doit pas faire oublier la responsabilité d’Israël et de ses complices dans le génocide commis contre les Palestinien·nes dans la bande de Gaza.
Les groupes de la société civile, syndicats, ONG et toutes les organisations œuvrant pour le droit, la justice et la paix en Palestine, restent mobilisés pour dénoncer la responsabilité de l’État et des entreprises complices dans ces crimes commis par Israël contre la Palestine et les Palestinien·nes.
L’État doit interdire la livraison à Elbit Systems du matériel militaire de Sermat prévue dimanche 19 octobre.
Il est grand temps de mettre un terme à l’impunité, et en particulier d’imposer un embargo total et des sanctions.
Il est grand temps que la France soit à la hauteur de ses responsabilités et obligations internationales.
#EmbargoMilitaire
Retrouvez ici le communiqué de presse de l’Observatoire de l’armement : Des exportations massives d’armes et de biens à double usage aux régimes répressifs en 2024.
- Transferts comprend : l’importation, l’exportation, transit, transbordement et le courtage ↩︎