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09/06/10

L’arme des pauvres

Le gouvernement Netanyahou avoue craindre un boycott des produits israéliens à l’exportation, affirme un diplomate français informé par ses collègues en poste à Tel-Aviv. Il est conscient que les réactions internationales ne sont pas un feu de paille comme au temps de la guerre de Gaza.

Chargée d’évaluer ce « danger », l’ambassade d’Israël à Paris avait d’ailleurs pris les devants. Avant même l’assaut lancé contre la flottille humanitaire, ses services s’étaient inquiétés de la parution d’un livre et, enquête à l’appui, de l’accueil favorable qu’il pourrait rencontrer en France et à l’étranger. Dans cet ouvrage intitulé « Boycott, Désinvestissements, Sanctions » (éditions La Fabrique, 14 euros), son auteur, le philosophe et chorégraphe palestinien Omar Barghouti, reproduit les positions de plusieurs organisations qui prônent une action internationale contre la politique israélienne.

Le style est violent, parfois excessif (un député travailliste britannique compare certaines actions des Israéliens à celles des nazis), mais argumenté.

L’auteur revient sur la guerre de Gaza, sur les massacres (témoignages de soldats publiés dans la presse israélienne) et sur le rapport du juge sud africain Goldstone remis à l’ONU.

« Le boycott est l’arme des pauvres écrit Barghouti, c’est une forme de lutte non violente, morale et antiraciste. » En clair, un objectif bien plus « dangereux » que l’action d’une brigade de kamikazes.

 

Le Canard Enchaîné, mercredi 9 juin 2010