Rejoignez-nous à Bruxelles le 19 mai pour une mobilisation de masse commémorant les 76 ans de la Nakba en cours et exigeant la fin du génocide israélien contre les Palestinien-nes de Gaza et son régime sous-jacent d’apartheid colonial.
La Nakba de 1948 marque un chapitre grave de l’histoire, où environ 750 000 Palestinien-nes ont été expulsé-es de force de leurs maisons dans le cadre d’une campagne systématique orchestrée par les milices sionistes et, plus tard, par l’armée israélienne. Cet événement tragique n’était pas seulement un moment singulier de déplacement, mais aussi le début de décennies d’oppression et de déni des droits des Palestinien-nes. Depuis lors, le peuple palestinien a été confronté à l’enracinement du régime israélien de colonialisme, d’apartheid et d’occupation militaire de sa terre, qui se poursuit encore aujourd’hui. Face à cette oppression historique et systématique, le droit international reconnaît le droit des peuples soumis à la colonisation étrangère et à l’occupation militaire, y compris le peuple palestinien, de résister au système d’oppression pour parvenir à l’autodétermination et au respect des droits de l’homme fondamentaux. Les Palestinien-nes ont non seulement le droit mais aussi le devoir de résister à l’oppression. Alors que nous commémorons la Nakba, nous réitérons l’esprit immuable du peuple palestinien dans sa lutte légitime pour la liberté, le retour, la justice et l’autodétermination, en particulier dans un moment comme celui-ci où notre peuple fait l’expérience d’un génocide retransmis en direct.
La guerre génocidaire d’Israël qui fait rage contre 2,3 millions de Palestinien-nes dans la bande de Gaza occupée et assiégée met en lumière une vérité poignante : 34 000 Palestinien-nes ont été tué-es et 76 456 blessé-es depuis octobre 2023. Malgré les preuves accablantes des atrocités et des massacres perpétrés par Israël, malgré la décision de la Cour internationale de justice selon laquelle Israël commet vraisemblablement un génocide, les dirigeants de l’UE ont constamment manqué à leurs obligations en vertu du droit international et de la Convention sur le génocide en particulier. Pour l’essentiel, ils ont continué à fournir des armes et une couverture diplomatique à Israël, lui permettant de poursuivre son génocide inqualifiable. Ils se rendent ainsi complices du génocide israélien en cours, trahissant les principes mêmes de la justice et des droits de l’homme qu’ils prétendent défendre. Nous devons dénoncer et remettre en question cette complicité, en exigeant que les personnes au pouvoir respectent les valeurs qu’elles prétendent chérir. Trop c’est trop !
Après des mois de génocide acharné, la stratégie israélienne est claire : il s’agit d’une occasion en or d’expulser par la force le plus grand nombre possible de Palestinien-nes de Gaza, dont la plupart sont déjà des réfugié-es de la Nakba. Les méthodes employées sont à la fois directes et indirectes, allant de l’agression militaire ouverte au siège, en passant par la destruction systématique des infrastructures essentielles à la vie – approvisionnement en eau, hôpitaux, écoles, universités, fermes et habitations – pour rendre l’existence intenable. Les organisations de défense des droits de l’homme ont condamné l’utilisation par Israël de la famine contre les Palestinien-nes comme arme de guerre. Cette oblitération calculée des signes mêmes de la vie est une stratégie brutale visant à causer des dommages irréparables et à créer un environnement coercitif pour les Palestinien-nes afin qu’iels quittent leurs terres, reflétant largement le nettoyage ethnique lors de la Nakba de 1948. Nous exigeons la cessation immédiate de la complicité de l’UE dans ces atrocités israéliennes et affirmons notre engagement à lutter, à faire pression, à perturber de manière non violente le cours normal des choses afin de garantir que ces plans ne se concrétisent pas.
Outre le génocide incessant à Gaza, nous assistons aujourd’hui à une recrudescence de la violence coloniale en Cisjordanie occupée, à Jérusalem et à l’encontre des Palestinien-nes de 48 qui vivent en Israël. Cette violence se manifeste par des incursions militaires agressives dans les villes, les villages et les camps de réfugié-es, des campagnes d’arrestations massives généralisées, des intimidations, une intensification des tactiques de torture contre les prisonnier-ères et les otages palestinien-nes, des blocus étouffants et une escalade de la violence perpétrée par les colons armés contre les Palestinien-nes. Ce continuum de brutalité, qui s’étend du génocide de Gaza à l’intensification de l’oppression en Cisjordanie, reflète clairement l’héritage durable du projet sioniste de colonisation. Cette violence et cette terreur systématiques ne sont pas simplement une attaque ; il s’agit d’une tentative calculée d’effacer la culture, la société et l’existence même des Palestinien-nes. Nous demandons que l’Union européenne cesse immédiatement de se rendre complice de ces injustices. Le silence est une complicité, et nous devons nous lever, faire pression, perturber et exiger que ce régime de colonialisme et d’oppression soit démantelé.
Le 19 mai, nous nous rassemblerons et exigerons collectivement : la reconnaissance et la protection des droits inaliénables du peuple palestinien. Uni-es et inébranlables, nous affirmons les droits fondamentaux des Palestinien-nes à l’autodétermination et au droit au retour.
À l’approche des élections européennes, il est crucial que nous amplifiions nos demandes, plus bruyamment et plus vigoureusement que jamais. En tant que citoyen-nes et résident-es européen-nes, nous avons manifesté sans relâche pendant plus de six mois, mais nos appels à la justice n’ont pas été entendus et ont été ignorés de manière flagrante. Avec les élections européennes qui se profilent à l’horizon, le temps est venu d’obliger les politicien-nes à écouter leurs électeur-ices et à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la complicité de l’Europe avec le génocide et l’apartheid.
Nous refusons de rester de simples témoins de l’injustice. Nous lançons un défi à tous les politiques et à toustes les candidat-es : soyez à nos côtés ou tenez-vous à l’écart. L’heure est au changement transformateur, pas seulement aux promesses creuses. Nous exigeons que des mesures soient prises, que des comptes soient rendus et qu’un véritable engagement soit pris en faveur de la justice pour le peuple palestinien.
Nos demandes aux pays européens, qu’ils fassent partie de l’Union européenne ou non, sont claires :
- Soutenir activement la mise en œuvre d’un cessez-le-feu immédiat et permanent, la levée du siège et l’entrée inconditionnelle de l’aide à Gaza, comme le demandent une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU et plusieurs résolutions de l’Assemblée générale.
- Imposer des sanctions politiques, économiques et diplomatiques légales et d’autres contre-mesures, en particulier un embargo militaire complet dans les deux sens, comme l’ont demandé des dizaines d’expert-es des droits de l’homme des Nations unies ; annuler les accords de libre-échange et de coopération ainsi que les accords énergétiques ; interdire les marchandises provenant de sociétés impliquées dans les entreprises de colonisation illégales d’Israël ; et soutenir une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies à cet effet.
- Veiller à ce que les entreprises et les institutions domiciliées sur leur territoire ou placées sous leur juridiction cessent de soutenir le génocide israélien et d’autres crimes relevant du droit international, y compris l’apartheid et les colonies de peuplement, et les tenir pour responsables de toute complicité.
- Faire pression sur le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) pour qu’il fasse avancer rapidement l’enquête sur tous les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de génocide perpétrés contre le peuple palestinien, et pour qu’il délivre immédiatement des mandats d’arrêt pour les dossiers dont la Cour est saisie depuis 2014.
- Soutenir pleinement la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la CIJ (Cour Internationale de Justice).