Le concert de l’orchestre israélien le 6 novembre à la Philharmonie de Paris a été perturbé par des militant·es solidaires du peuple palestinien venu·es dénoncer un acte de normalisation de l’État colonial et génocidaire d’Israël. Ces militant·es ont été violemment pris·es à partie, insulté·es, frappé·es.
Rappelons que, dans une déclaration prononcée le 21 mai 2025, son secrétaire général, Yaïr Mashiach affirmait lui-même que “l’Orchestre Philharmonique d’Israël est l’orchestre national de l’État d’Israël et son ambassadeur culturel dans le monde”, et que cet orchestre, lié à l’armée israélienne, a en 2024 joué aux côtés de membres de l’orchestre des forces armées, en tenue militaire.
Rappelons comme la CGT Spectacle dans une déclaration publiée le 7 novembre dernier que : « (..) le fait que ce concert pouvait et devait être compris comme un acte politique. Le fait que l’orchestre avait préparé l’hymne israélien pour le jouer en est une confirmation. Le fait que l’ambassadeur d’Israël l’ait chanté au milieu du public en est une autre ».
Dans une lettre ouverte à la direction de la Philharmonie de Paris, un grand nombre d’artistes et publics de la musique classique avaient exprimé son inquiétude que ce haut lieu de culture parisien puisse maintenir ce concert, alors même que la Cour internationale de justice (CIJ) a qualifié et condamné les exactions de l’armée israélienne de “crimes génocidaires” envers le peuple palestinien, que des mandats d’arrêt ont été émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l’encontre du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son ancien ministre de la défense Yoav Gallant, et que l’Organisation des nations unies (ONU) a de nouveau reconnu, dans un rapport commandé par le Conseil des droits humains des Nations unies, publié le 16 septembre dernier, que l’État d’Israël commet un génocide dans la bande de Gaza.
La Philharmonie de Paris n’avait pas hésité une seconde, en 2022, à annuler des concerts d’institutions et artistes russes suite à l’invasion des forces russes en Ukraine, alors même que le droit international ne s’était pas encore prononcé sur la situation. Dans le cas d’espèce, sa direction a choisi de rester indifférente à la demande d’artistes et de nombreux collectifs et organisations, dont la Campagne BDS France, de ne pas se faire complice des crimes israéliens ni de ses violations du droit international.
Une fois de plus, en refusant de condamner les violences dont les militant·es ont été l’objet et, qui plus est, en les plaçant en garde à vue pour leur action pacifique durant le concert, les autorités françaises poursuivent leurs attaques et leur répression contre les personnes physiques ou morales exprimant leur solidarité avec le peuple palestinien ou exigeant la fin de la guerre génocidaire et le respect du droit international en Palestine.
Nous exigeons la libération des militant·es arrêté·es et l’arrêt des poursuites contre toutes les personnes agissant en solidarité avec le peuple palestinien.
Nous demandons la déprogrammation des prochaines dates de cet orchestre de propagande, notamment celle du Jérusalem Quartet, le 6 janvier 2026 à la Philharmonie de Paris, dont les liens avec l’armée israélienne sont documentés.
Le gouvernement français doit se conformer au droit international et agir par la suspension de tous les accords de coopération avec Israël, l’embargo sur les armes et tous les produits de l’apartheid israélien dont ceux issus des colonies, les poursuites contre les dirigeant·es israélien·nes dans le respect des décisions des cours de justice internationale, et des sanctions contre toutes les entreprises agissant en violations des normes internationales.
La Campagne BDS France appelle tou·tes les citoyen·nes à amplifier la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions dirigée par les organisations de la société civile palestinienne pour contraindre Israël à reconnaître le droit à l’existence et à l’autodétermination du peuple palestinien et au retour des réfugié·es, et à en finir avec la colonisation et l’apartheid israélien.