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27/05/18

Des institutions culturelles palestiniennes à Shakira : Chaque fois que la musique couvre des crimes de guerre, où que ce soit, c’est mal !

24 mai 2018/ Par Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI)

Des dizaines d’organisations culturelles palestiniennes et d’administrations locales exhortent la pop star Shakira, récipiendaire d’un Grammy Award et ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF d’annuler son spectacle en Israël.

 

Palestine occupée, 24 mai 2018

Chère Shakira,

Nous, municipalités palestiniennes et institutions culturelles palestiniennes opérant en territoire palestinien occupé ou en exil, nous vous demandons d’annuler votre représentation à Tel Aviv, prévue pour le 9 juillet 2018. Chanter dans un état d’apartheid, que ce soit l’Afrique du Sud dans le passé ou Israël aujourd’hui, au mépris des voix des opprimés, compromet toujours la lutte populaire de l’opprimé pour mettre fin à l’oppression. Le faire juste après un véritable massacre d’Israël contre notre peuple à Gaza est le blanchiment moralement répréhensible d’un crime.

Dans sa tentative pour supprimer des manifestations de masse en très grande majorité pacifiques, à Gaza, par des dizaines de milliers de Palestiniens aspirant à la liberté et aux droits stipulés par les Nations Unies, Israël a implémenté ce qu’Amnesty International décrit comme la politique de «  tirer pour tuer ou mutiler ». En conséquence, plus de 100 civils palestiniens ont été tués depuis le 30 mars et plus de 10000 blessés, beaucoup par balles réelles. Les Nations Unies ont appelé à une investigation indépendante sur les «  meurtres illégaux et calculés » d’Israël à Gaza.

En tant qu’ambassadrice de bonne volonté de l’UNICEF, n’êtes-vous pas préoccupée de ce qu’au moins 12 enfants palestiniens ont été massacrés par l’armée d’Israël au cours de ces manifestations pacifiques, y compris Laila Ghandour, âgée de 8 mois, qui a été asphyxiée par les gaz lacrymogènes lancés sur sa famille à plus d’un kilomètre de la barrière ?

N’aurez-vous aucun problème de conscience si vous donnez une représentation à Tel Aviv alors qu’à quelque 60 kilomètres de là, 2 millions de Palestiniens sont mis en cage par Israël à Gaza qui, disent les Nations Unies, deviendra inhabitable d’ici 2020, principalement à cause du continuel blocus illégal par Israël ?

Est-ce que cela ne vous ennuie en rien qu’un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé indique que 54 Palestiniens sont morts in 2017, principalement des patients souffrant du cancer, en attente des autorisations israéliennes pour quitter Gaza afin d’obtenir un traitement médical ?

En 2010, s’opposant à un spectacle d’un groupe sud-africain à Tel Aviv, l’archevêque Desmond Tutu, un des leaders anti-apartheid [en Afrique du Sud], a déclaré : «  Exactement comme nous avons dit pendant cet apartheid qu’il était inapproprié que des artistes internationaux donnent des représentations en Afrique du Sud, dans une société fondée sur des lois discriminatoires et l’exclusion raciale, de même il serait mal que le Cape Town Opera se produise en Israël. »

Des spectacles importants par des artistes internationaux comme vous sont régulièrement et ouvertement récupérés par le gouvernement israélien, qui les utilisent pour blanchir l’oppression vieille de plusieurs décennies des Palestiniens par le gouvernement israélien.

Lorsque les dirigeants israéliens accueilleront votre spectacle, celui-ci contribuera à couvrir les brutales et systématiques attaques d’Israël sur la culture palestinienne. Israël a fermé les cinémas et les théâtres palestiniens, a banni les événements culturels, a refusé à des artistes palestiniens des autorisations de voyage et en a détenus d’autres sans charge. Les soldats israéliens ont à maintes reprises forcé de jeunes musiciens à «  donner leur spectacle  » aux checkpoints militaires qui parsèment la Cisjordanie occupée, déniant aux Palestiniens leur droit à la liberté de mouvement.

Pouvez-vous vraiment chanter « Hips dont lie » quand Israël ment à la face du monde sur ses crimes de guerre ?

Nous vous exhortons à ne pas porter tort à nos droits humains et à notre lutte pour les obtenir. Nous vous exhortons à rejoindre les artistes renommés dans le monde entier qui ont refusé de prêter leurs noms au régime d’oppression d’Israël, comme Lorde, Lauryn Hill, Elvis Costello, Brian Eno, Gil Scott-Heron (maintenant décédé), Faithless, Roger Waters, Bjork, Zakir Hussain, Jean-Luc Godard et Snoop Dogg.

A quelques kilomètres de Park Yarkon où votre spectacle doit se tenir, des milliers de prisonniers palestiniens sont retenus dans les prisons israéliennes. L’un d’eux est une courageuse jeune fille nommée Ahed Al-Tamimi (17 ans) qui a dansé sur la mélodie de votre hit «  la la la » avec deux de ses parents et rêvait de grandir pour devenir une joueuse de football. Nos enfants, comme tous les autres enfants, méritent la liberté, la justice et l’égalité. Nous vous demandons de ne pas dire «  la la la » au système d’injustice qui dénie leurs droits humains et les rêves mêmes.

  • L’Association des autorités locales palestiniennes (APLA), représentant 400 municipalités palestiniennes et conseils locaux en territoire palestinien occupé

  • La Municipalité de Ramallah

  • Palestinian Performing Arts Network (PPAN)

  • The Freedom Theatre

  • El-Funoun Dance Troupe

  • Ashtar Theatre

  • Yes Theatre

  • Qafilah Movingstage Theatre

  • Popular Art Centre

  • Sareyyet Ramallah

  • Al Kamandjati Association

  • The Palestinian Institute for Cultural Development-Nawa

  • Naqsh Popular Art Center

  • The Palestinian National Theatre – Al Hakawati

  • Ibdaa Cultural Center

  • Theatre Day Productions

  • Palestinian Circus School

  • Nawa for Culture and Arts Association

  • Alrowwad Cultural and Arts Society

  • Al-Harah Theater

  • Baladi Centre for culture and Arts

  • Oushaq Art Centre

  • Al-Anqaa Palestinian Dance Troupe, Gaza

  • Culture and Free Thought Association, Gaza

  • Al-Awda Centre, Tulkarem refugee camp

  • Khotwa Association for Community development

  • Khalil Sakakini Cultural Centre

  • Asayel Dance Troupe

  • Shafaq -Jerusalem Art network

  • Al-Ma’mal Foundation for Contemporary Art

  • The Edward Said National Conservatory of Music

  • Palestinian Art Court-Al Hoash

  • Palestinian National Theatre

  • Yabous Cultural Center

  • Al Hannouneh Society for Popular Culture, Jordan

  • Al Quds Group for Palestinian Folklore, Jordan

  • Muhtaref Al Qindil Al Saghir, Ain al-Hilweh Refugee Camp, Lebanon

  • Jafra Dance Troupe, Palestinian Cultural Center, Lebanon

Source: BDS Movement

Traduction CG