Menu
19/08/17

Des photographes portugais s’engagent dans le boycott d’Israël

Lors de la Journée Mondiale de la Photographie, plus de 40 photographes, enseignants et étudiants portugais  en photographie se sont engagés à ne pas accepter d’invitations professionnelles ou de financements de l’État d’Israël, et à refuser de collaborer avec les institutions culturelles israéliennes complices du régime israélien colonial, d’occupation et d’apartheid.

Cet engagement est le premier de ce genre et fait suite à des engagements similaires de boycott culturel d’Israël par des artistes de premier plan aux États-Unis, au Royaume Uni, en Afrique du Sud, au Canada, en Suisse et en France. Les photographes s’engagent à boycotter Israël jusqu’à ce qu’il “se conforme aux exigences du droit international et respecte les droits humains des Palestiniens.”

Parmi les partisans de cet engagement se trouvent João Pina, lauréat du Prémio Estação Imagem Viana do Castelo 2017, unique prix de photojournalisme au Portugal, et Nuno Lobito, personnalité TV et l’un des Portugais ayant le plus voyagé dans le monde (204 pays, 193 reconnus).

Cet engagement vient en réponse à l’appel de 2016 des artistes et travailleurs de la culture palestiniens, dont des journalistes et des photographes, pour un boycott culturel d’Israël en raison de sa culture de blanchiment de l’oppression des Palestiniens.

Le boycott  culturel d’Israël fait partie du mouvement international de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS), inspiré par la campagne de boycott anti-apartheid Sud-africaine. Ce mouvement, mené par les Palestiniens, a pris une ampleur impressionnante dans la société ces dernières années.

Miguel Carriço, lauréat du prix Concelho da Bienal de Vila Franca de Xira en 2012, a exhorté ses camarades photographes à soutenir l’appel :

“Ayant été témoin direct des crimes que commet Israël quotidiennement contre les Palestiniens, adhérer à cette initiative s’est fait tout naturellement. Il est fondamental de promouvoir cette démarche par tous les moyens possible.”

Les photographes palestiniens ne sont pas exempts de la brutalité de l’occupation israélienne. Des artistes sont interdits de visas par les forces armées israéliennes, les empêchant de participer à des conférences et des représentations à l’international. Des artistes sont aussi retenus aux check-points, arrêtés, voient leur équipement détruit, et sont exposés à la même violence perpétrée par l’armée israéliennes sur tous les Palestiniens.

En 2014, Israël était considéré comme le deuxième pays le plus mortel pour les journalistes. Israël a continué d’augmenter ses attaques contres les journalistes en 2017. En Avril dernier, la police israélienne a fracturé des côtes au photographe de l’AFP Ahmad Gharabli et détruit deux de ses appareils. Il figurait parmi six photographes ciblés par les autorités israéliennes ce jour-là. En Mai, un colon israélien a tiré sur Majdi Mohamed, photographe pour Associated Press, alors qu’il couvrait une incursion israélienne à Naplouse. Les attaques israéliennes contre les photographes palestiniens et internationaux font partie de pratiques systématiques et sont perpétrées en toute impunité.

Le photo-reporter Nuno Lobito déclare :

“Il est temps pour l’apartheid d’Israël de recevoir le même traitement que l’apartheid sud-africain et d’être ciblé par un boycott complet et international jusqu’à ce qu’il respecte les droits humains. Les photographes ne peuvent plus se taire sur la situation de leurs collègues palestiniens vivant sous une occupation injustifiable qui dure depuis plus d’un demi-siècle.  Les Palestiniens ont lancé un appel à la solidarité à travers le boycott et cet engagement est notre contribution pratique à leur lutte.”

L’un des signataires, José Soudo, un ancien enseignant en photographie et historien, explique :

“L’histoire de la photographie est remplie d’exemples, du 19ème siècle à aujourd’hui, de photographes qui donnent leur point de vue au service de l’oppressé et du démuni.”

Pour João Henriques, lauréat du Fnac New Talents Award 2015, “participer à cette initiative solidaire pour la Palestine c’est croire au pouvoir de la photographie comme témoignage, afin de créer une conscience et une empathie pour l’Autre.”

Le boycott culturel d’Israël jouit d’un large soutien à l’international. Parmi ceux qui respectent l’appel palestinien on peut citer les artistes suivants: Roger Waters, Ken Loach, Mike Leigh, Lauryn Hill, Mark Rylance, Emma Thompson, Alice Walker, Naomi Klein, Elvis Costello, Brian Eno, Jean Luc Godard et Mira Nair  .

En 2011, le Festival Queer Lisboa International LGBT a abandonné son parrainage par Israël, à la suite d’une campagne de BDS. Cette année, les militants BDS appellent le Festival Almada à annuler sa collaboration avec le gouvernement israélien et sa campagne de blanchiment.

##

Note aux éditeurs :

  • Texte intégral de l’engagement :

“Nous soutenons la lutte des Palestiniens pour la liberté, la justice et l’égalité. En réponse à l’appel des photographes, journalistes, travailleurs culturels palestiniens pour un boycott culturel d’Israël, nous nous engageons à n’accepter ni invitations professionnelles en Israël, ni financement de l’état israélien et à refuser de collaborer avec les institutions culturelles israéliennes liées à son gouvernement jusqu’à ce qu’Israël se conforme au droit international et respecte les droits humains des Palestiniens.”

L’engagement des photographes au boycott d’Israël est un projet en cours. Les photographes portugais qui souhaiteraient ajouter leurs noms à l’initiative sont invités à envoyer un message à : comitepalestina@bdsportugal. org

 

Traduction: L.Gr pour BDS France

Source: SOLIDARIEDADE COM A PALESTINA