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12/05/14

Eau de Paris ne renouvellera pas son contrat avec Sodastream (Wassermaxx)

| Non classé
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La Campagne BDS France a appris avec satisfaction qu’Eau de Paris ne renouvellera pas son contrat avec l’entreprise Wassermaxx, rachetée par Sodastream. Eau de Paris a justifié ce non-renouvellement de contrat pour des motifs « techniques ».

En novembre dernier, la Campagne BDS France avait interpellé Eau de Paris par le courrier ci-dessous. En effet, Sodastream est une entreprise implantée dans les colonies israéliennes en violation du droit international.

                                                                 Usine de Sodastream dans la colonie illégale de Ma’ale Adounim en Palestine occupée

A Paris, le jeudi 07 novembre 2013

 

Madame Le Strat,

 

Lors d’une visite dans votre boutique Eau de Paris du 16ème arrondissement, ainsi que sur votre site internet, nous avons été extrêmement surpris d’y voir en vente des gazéificateurs – machines à gazéifier l’eau du robinet – ainsi que divers accessoires (« bouteille Pet », cylindre et recharge CO2) de la marque WASSERMAXX.

 

WASSERMAXX est une ancienne entreprise allemande, mais en 2009 elle a été rachetée par l’entreprise israélienne Sodastream (ex-« Soda Club »).

 

Ces dernières années, SodaS­tream est devenue l’objet d’appels internationaux au boycott, en raison du fait que son site de pro­duction prin­cipal est situé dans la zone indus­trielle de Mishor Adumim, dans la colonie israé­lienne illégale de Ma’ale Adumin, en ter­ri­toire pales­tinien occupé, en violation du droit international.

 

En vendant les produits WASSERMAXX dans sa boutique et son site internet, Eau de Paris contribue au déve­lop­pement écono­mique des colonies israéliennes et donc participe indirectement à rendre légitime la colonisation de la Palestine.

 

Sodastream présente le recrutement de travailleurs palestiniens dans son usine comme un « progrès pour la paix ». Au regard de la situation économique difficile dans les Territoires palestiniens occupés, il ne reste guère d’autres possibilités aux Palestiniens – expropriés de leur terre – que de travailler dans ces implantations illégales. Sodastream trouve parmi eux des salariés sous-payés et corvéables à merci. S’Ils protestent contre leurs conditions de travail déplorables, ils risquent de perdre leur carte de « sécurité », et donc toute possibilité d’emploi. En février 2013, l’ONG Corporate Watch a demandé l’autorisation de visiter le site de production. L’accès lui a été refusé. « Les travailleurs palestiniens disent qu’ils sont discriminés, ils ne gagnent même pas la moitié du salaire minimum et les conditions de travail sont atroces. S’ils réclament leurs droits, ils sont virés. C’est le cas dans la plupart des entreprises de cette zone, mais Soda Club est l’une des pires », rapporte Salwa Elinat, coordinatrice de Kav LaOved, une organisation de défense des droits des salariés en Israël et en Palestine.

Dans le monde entier les campagnes de boycott de Sodastream s’intensifient, certains magasins retirent ces produits de la vente et dans certains salons de développement durable et d’économie responsable, Sodastream est désormais exclue des exposants ; cela est notamment le cas au salon Marjolaine à Paris.

 

De plus, au vu des valeurs et de la mission d’Eau de Paris, il est important de rappeler que dans le « conflit » israélo-palestinien l’eau a une place centrale. Que ce soit dans le prélèvement, le traitement ou la distribution, Israël utilise l’eau comme arme politique et comme un moyen de nettoyage ethnique.

 

En décembre 2011 en France, le rapport pour la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale a d’ailleurs décrit la question de l’eau comme «  révélatrice d’un nouvel apartheid ».

Ce rapport parle de « 450 000 colons israéliens en Cisjordanie utilisant plus d’eau que 2,3 millions de Palestiniens », et évoque la destruction « systématique » par l’armée israélienne des puits construits « spontanément » par les Palestiniens. On peut aussi parler des interdictions de recueillir les eaux de pluies pour les Palestiniens, du Jourdain détourné en amont par Israël, de la surexploitation des nappes phréatiques afin d’assécher les terres agricoles palestiniennes… etc. A Gaza, selon la Banque Mondiale « seule 5% à 10% de l’aquifère correspond aux standards de qualité » et de nombreuses ONG y décrivent une « situation humanitaire d’urgence ».

 

La campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions contre Israël jusqu’à ce que celui-ci se conforme au Droit international) appelle nos concitoyens à boycotter toutes les entreprises israéliennes, participant à la colonisation des territoires palestiniens occupés, à l’apartheid et à la dépossession des Palestiniens. Sodastream est au premier rang des entreprises visées par notre combat moral pour le respect de la justice et des droits humains.

 

Pour toutes ses raisons, nous demandons à Eau de Paris de retirer de la vente de sa boutique et de son site internet les produits WASSERMAXX.

 

Il vous est d’ailleurs tout à fait possible de faire appel à d’autres sociétés qui commercialisent ce type de gazéificateur, comme l’entreprise suisse Sodafresh (http://www.sodafresh.me/#prettyPhoto/1/) ou bien les entreprises autrichiennes ISI (http://www.youtube.com/watch?v=A8B6MGskXUA) et Kayser (http://www.kayser.at/en/products/sodasiphon/ ).

 

Nous restons bien sûr à votre disposition pour plus d’information et/ou vous rencontrer.

 

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Madame Le Strat, nos sincères salutations.

 

La Campagne BDS France

 

www.bdsfrance.org

campagnebdsfrance@yahoo.fr

Quelqu’en soient les raisons, la Campagne BDS France se réjouit de ce que des entreprises complices de la colonisation en Palestine perdent des contrats, et elle continuera ses interpellations jusqu’à ce que l’Etat israélien se mette en conformité avec le droit international et le respect des droits humains.