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24/06/25

Israël hors des programmes européens : intensifions le boycott depuis les universités !

La Campagne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël (PACBI), en tant que partie intégrante du mouvement BDS, appelle tous les étudiant⸱es, les syndicats étudiants, les mouvements étudiants, les professeurs et les représentant⸱es des universités à intensifier le boycott des universités israéliennes et de tous les accords d’association avec celles-ci.

Date d'origine : 23/06/2025
Auteur : Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d'Israël (PACBI)
Source : Site du BNC

L’Union européenne continue à être complice avec le régime d’apartheid israélien. Son programme de recherche Horizon, le plus important au monde, fournit aux universités israéliennes des fonds pour développer la recherche : de 2021 à 2024, plus d’un milliard d’euros a été envoyé aux universités israéliennes. Récemment, un média israélien a fait référence à Horizon comme un « pipeline d’oxygène ». Israël a reçu plus d’aide de ce programme que n’importe quel pays européen, alors même que ses universités ne font pas partie des 200 meilleures universités au monde.

Si rompre l’accord d’association entre l’UE et Israël semble impossible du fait de la nécessaire approbation de tous les Etats membres de l’UE, en revanche, la suspension d’Israël du programme Horizon est faisable. Pour ce faire, 55% des pays membres, représentant 65% de la population, doivent être en faveur de cette suspension. Avec l’intensification du boycott et du nombre d’universités refusant de collaborer avec des universités israéliennes, la suspension d’Israël pour ce programme pourrait arriver.

Des initiatives sont aussi engagées à l’échelle institutionnelle. Aux côtés de 500 universitaires, 15 anciens représentant⸱es européens ont sommé l’UE de faire preuve de plus de fermeté sur ses directives en ce qui concerne la colonisation illégale et d’exclure Israël du programme Horizon. En 2025, les Pays-Bas ont fait passer une motion de révision de l’accord d’association UE-Israël, dont fait partie le programme Horizon. Ce n’est cependant pas encore suffisant.

L’arrêt des financements du programme Horizon serait comme une « peine de mort » pour la science israélienne, selon le Président de l’Université des Arts et des Sciences d’Israël, puisque le programme Horizon leur est nécessaire et que les universités israéliennes sont un des piliers du régime d’apartheid et de colonisation de peuplement israélien.

Ces mêmes universités financent la recherche militaire grâce à l’argent du programme européen. Par exemple, entre 2023 et 2024, l’entreprise aérospatiale IAI a reçu 640 millions d’euros. De même, le logiciel Skylord de la start-up Xtend, a reçu une aide de 50 millions d’euros pour développer des drones actuellement déployés dans la bande de Gaza, en appui au génocide perpétré par Israël contre 2,3 millions de Palestinien⸱nes.

Au-delà du soutien financier apporté à la recherche militaire directement utilisée pour le génocide à Gaza, ce qui rend déjà l’UE gravement complice de crimes de guerre aux yeux du droit international, l’UE soutient l’expansion coloniale de l’apartheid israélien. Notamment, des universités partenaires du programme Horizon se trouvent dans des colonies illégales à Jérusalem Est et en Cisjordanie, ce qui a été dénoncé par la Cour Internationale de Justice (CIJ) en 2024. L’UE semble prendre comme facultatives ces obligations légales, positions condamnées par Francesca Albanese, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, comme étant « juridiquement érronées, politiquement dommageable et moralement inadmissible. »

Le mouvement BDS salue le nombre grandissant d’universités européennes qui se désolidarisent de toute complicité avec l’apartheid israélien en accord avec les arrêts de la CIJ selon lesquels Israël commet un plausible génocide à Gaza et colonise illégalement Jérusalem Est et la Cisjordanie. Une récente pétition a recueilli plus de 2150 signatures d’universitaires qui appellent au respect du droit international. Nous saluons également tous les mouvements pacifistes de protestation mis en place par les étudiant⸱es dans toute l’Europe. Nous appelons à l’intensification du boycott et du désinvestissement, avec tout partenaire israélien, par toutes les universités d’Europe pour faire pression sur les gouvernements et sur l’UE. Cette dernière doit rompre l’accord d’association avec Israël et stopper toute aide financière dans le cadre du programme Horizon.

Mettre fin à la complicité dans les crimes internationaux est une obligation légale et éthique.

En Belgique

Des expert⸱es en droit international de l’Université d’Anvers en Belgique ont publié un avis juridique en août 2024, appelant les universités et institutions de recherche à respecter leurs obligations légales en mettant fin à « toutes les collaborations avec des institutions académiques israéliennes, et autres, directement ou indirectement impliquées dans les violations du droit international. »

Quelques exemples de prise de décision d’universités européennes en faveur de la suspension d’Israël du programme Horizon :

  1. En mai 2024, les dix universités belges ont demandé la suspension de l’accord d’association UE-Israël pour faciliter l’exclusion d’Israël des projets Horizon.
  2. En juin 2025, l’Université d’Amsterdam « a décidé de ne pas conclure pour le moment de nouvelles collaborations Horizon-Europe avec des organisations israéliennes, dans l’attente des résultats d’une enquête de l’UE sur le respect de l’accord d’association avec Israël. »
  3. En mai 2024, l’Université de Barcelone a exigé que l’UE exclue les universités israéliennes complices des programmes de recherche et a refusé de participer à des événements dans le cadre de projets de recherche financés par l’UE impliquant des institutions israéliennes complices, jusqu’à ce que l’UE en exclue Israël.
  4. En juillet 2024, l’University College Cork en Irlande a accepté les demandes du campement des étudiant⸱es de se désinvestir des entreprises complices des violations des droits des Palestinien⸱nes par Israël et d’établir un cadre éthique des droits humains pour régir tous les partenariats, y compris dans le cadre des projets Horizon.
  5. En juin 2024, l’Université de Valence en Espagne a décidé de couper les liens avec les universités israéliennes complices et a demandé à l’UE d’exclure Israël de ses programmes de recherche, y compris Horizon.
  6. En mai 2024, l’Université libre de Bruxelles (VUB) a décidé de se retirer d’un projet Horizon impliquant deux institutions israéliennes et de revoir tous les projets Horizon avec des entités israéliennes complices.
  7. En mai 2024, l’Université de Gand en Belgique s’est engagée à couper les liens avec toutes les universités israéliennes et à faire pression sur l’UE pour exclure Israël des programmes de financement de la recherche, y compris Horizon.