Lors d’un discours prononcé le 10 juillet à l’université d’Haifa, M.Barroso, président de la Commission Européenne, a affirmé sa volonté de renforcer la coopération entre l’Union Européenne et Israël « dans l’éducation, la recherche et l’innovation ». Il serait ainsi prévu de permettre à Israël de rejoindre de nouveaux programmes de coopération, dont, à terme, le programme d’échange Erasmus.
Si elle était appliquée, cette décision serait en contradiction avec les principes les plus élémentaires du droit international, auquel l’Union Européenne se dit pourtant attachée. En effet, à de multiples reprises, l’UE s’est vue reprocher de permettre à une entreprise comme Elbit Systems, qui produit des armes et aide Israël à construire un mur dans le territoire occupé de Palestine, lequel a été déclaré illégal par la Court International de Justice en 2004, de recevoir de l’argent public et de participer à des projets européens financés. Ahava DSL, société israélienne de cosmétiques basée dans une colonie illégale, bénéficie aussi des fonds de l’Union Européenne.
Comme de nombreux universitaires de différents pays (dont Gérard Toulouse, membre de l’Académie Française des Sciences, Malcolm Levitt, membre de la Royal Society au Royaume-Uni, ou encore les célèbres philosophes Slavjoj Zizek et Etienne Balibar) l’ont écrit dans leur lettre au commissaire à la recherche Màire Geoghegan-Quinn, « l’aide accordée via le fond européen pour la recherche à des entreprises participant aux violations israéliennes du droit international mine à la fois la réputation des programmes en question et les objectifs déclarés de l’Union européenne et de ses Etats membres ».
En Janvier, d’éminents scientifiques britanniques, les réalisateurs Mike Leigh et Ken Loach, et l’Union nationale des étudiants (NUS) avaient marqué l’actualité en dénonçant un projet mené conjointement par une université de Londres, le Musée d’Histoire Naturelle et Ahava DSL. Les deux King’s College de Londres ainsi que le Musée d’Histoire Naturelle ont depuis lors exprimé leurs regrets quant à leur implication dans ce projet.
Une campagne est en cours en Europe, regroupant plus d’une douzaine d’universités contre la coopération d’universités avec Ahava DSL et des compagnies militaires israéliennes.
Si la Commission Européenne est prête à accorder son soutien à des entreprises d’armement et plus généralement à la recherche militaire dans les universités, ou si elle peut tolérer les discriminations commises dans les universités israéliennes, la campagne BDS France rappelle que c’est la mobilisation des peuples qui pourra à la fois sanctionner directement Israël (via le boycott), et contraindre nos gouvernements à ne plus fermer les yeux devant les violations israéliennes du droit international (via l’appel au désinvestissement et à des sanctions).
La Campagne BDS France