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31/05/20

#WeAreUnderApartheid : Excluez de « Nous Sommes Un » le Festival du Film de Jérusalem qui est complice

Des cinéastes, des associations de défense des droits des Palestiniens et des organisations culturelles exhortent les cinéastes à se retirer de « Nous Sommes Un ».

Nous, organisations de défense des droits des Palestiniens, cinéastes, autres artistes et organisations culturelles soussignées, appelons les Entreprises Tribeca à exclure le Festival du Film de Jérusalem (JFF) du festival du film Nous Sommes Un, et exhortons les cinéastes de conscience à se retirer s’il ne le fait pas, étant donnée la complicité criante du JFF dans les violations israéliennes des droits de l’être humain et son rôle dans le blanchiment par l’art de ces violations.

Le Festival du Film de Jérusalem est parrainé par le gouvernement extrémiste israélien, y compris le ministère des Affaires étrangères, le ministère de la Culture et l’Autorité Israélienne des Antiquités, ainsi, entre autres, que par l’Autorité du Développement de Jérusalem et la Fondation de Jérusalem. Ces entités commettent toutes des crimes de guerre et autres graves violations du droit international contre les Palestiniens, ou bien sont impliquées dans la justification et le camouflage de ces violations.

La Fondation de Jérusalem est partenaire de l’association fanatique et illégale de colons Elad pour s’approprier et blanchir le patrimoine culturel du quartier de Silwan à Jérusalem Est occupée, soi-disant ‘Cité de David’. Les fouilles et la colonisation qui s’en suit, ou ce qu’Israël appelle la «  Judaïsation », de Jérusalem ont été condamnées par l’UNESCO.

L’Autorité du Développement de Jérusalem (JDA) exproprie illégalement des terres palestiniennes dans Jérusalem-Est occupée pour y développer les parcs dits bibliques. Des centaines de Palestiniens ont été déplacés ou risquent d’être forcés de quitter leurs maisons pour laisser la place à ces parcs en violation des Conventions de Genève. La JDA a également contribué à l’expansion des colonies illégales, telle Gilo, à Jérusalem-Est.

Le ministère israélien de la Culture considère les arts comme essentiels au blanchiment du régime d’apartheid d’Israël, et a essayé de geler le financement des organisations artistiques qui critiquent la politique israélienne ou défendent les droits des Palestiniens conformément au droit international.

Le ministère israélien des Affaires Etrangères, autre parrain essentiel du Festival du Film de Jérusalem, avoue ouvertement blanchir par l’art les crimes d’Israël. Un ancien directeur général adjoint du ministère, Nissim Ben-Sheetrit, a admis que « Nous voyons la culture comme un outil de hasbara [propagande] de premier plan, et je ne fais pas de différence entre hasbara et culture ».

Les lobbies pro-israéliens actifs dans l’industrie du film – tels que la dite « Communauté Créative pour la Paix » (CCFP) – prétend cyniquement plaider pour « la construction de ponts », et ne s’exprime pourtant jamais contre la répression croissante à l’encontre des travailleurs culturels palestiniens ainsi que juifs israéliens qui critiquent la politique d’apartheid, d’occupation et de colonisation de son gouvernement d’extrême droite.

La CCFP est en réalité une façade pour le lobby anti-palestinien, lié au gouvernement israélien, StandWithUs [Debout avec nous], dont un partenaire clé est Chrétiens Unis pour Israël, dirigés par le pasteur homophobe, raciste et sexiste John Hagee. La CCFP dit également qu’elle « développe des stratégies pour faire face à la tendance inquiétante et croissante de l’intersectionnalité et de la solidarité populaire entre les Noirs américains et les Palestiniens.

Nous comprenons que les contributions des spectateurs de Nous Sommes Un seront utilisées au bénéfice de l’OMS et autres organisations de santé qui luttent contre la pandémie du COVID-19. Bien qu’il s’agisse là d’un but honorable, cela ne peut justifier ou excuser la complicité dans les violations continuelles des droits de l’être humain. En réalité, l’oppression israélienne et le #CoronaRacism ont rendu la lutte contre la pandémie encore plus difficile aux Palestiniens.

Dans une période où les gouvernements à travers le monde ont pris des mesures extraordinaires pour protéger les gens contre ce virus mortel, Israël a démoli une clinique palestinienne de fortune prévue pour soigner les malades du COVID-19 dans la Vallée du Jourdain occupée et a refusé de tester des communautés entières de citoyens palestiniens d’Israël. Il a aussi failli à rendre accessible en arabe les informations précises et actualisées sur le coronavirus aux citoyens palestiniens.

Comment une institution complice de tels crimes peut-elle être promue comme coopérant au « profit du fonds de soutien du Covid-19 » ?

En cette période sans précédent, nos responsabilités éthiques les uns envers les autres sont plus importantes que jamais si nous voulons envisager et construire un monde de paix, de justice et d’égalité. Dans un monde comme celui là, il n’y a pas de place pour des institutions qui oppriment, colonisent ou qui justifient l’apartheid.

C’est pourquoi nous exhortons les Entreprises Tribeca à exclure le Festival du Film de Jérusalem du festival du film Nous Sommes Un. Si elles ne le font pas, nous appelons les cinéastes participants qui soutiennent les droits de l’être humain pour tous et toutes, y compris les Palestiniens, de se retirer de Nous Sommes Un, tout comme ils se seraient retirés d’un événement partenaire d’un festival sud africain complice à l’époque de l’apartheid.

Signataires :

Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël
Adalah-NY ; Campagne pour le Boycott d’Israël
Artistes pour la Palestine UK
Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP)
BDS Berlin
BDS Egypte
BDS France
BS Jordanie
BDS Maroc
BDS Pays Bas – docP
BDS Suisse
Boycott ! Soutenir l’Appel de l’Intérieur du BDS Palestinien
Boycott Israël, Danemark
Union Juive Française pour la Paix (UJFP)
Gaza Action Irlande
Gibanje za pravic Palestincev, BDS Slovénie
Gruppo Ibriq per la cultura et la causa palestinese
ICAHD Finlande
Campagne Indienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël
Campagne de Solidarité Irlande Palestine
Voix Juives pour la Paix (USA)
Les Travailleurs pour la Palestine (USA)
Boycott Académique et Culturel d’Israël au Maroc
Campagne de Solidarité avec la Palestine UK
Red Solidaria Contra la Ocupacion de Palestina (RESCOP)
Salaam Ragazzi dell’Olivo, Comité de Trieste
Campagne tunisienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël
Campagne américaine pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël
Yalla Indivisible
Fatma Cherif, cinéaste et déléguée générale du festival gabes cinéma fen
Samia Labidi, réalisatrice
Mohammad Bakri, acteur et réalisateur
Nadine Naous, réalisatrice
Amira Chebli, actrice
Anissa Daoud, actrice et réalisatrice
Samaher AlQadi, réalisateur
Imed Marzouk, producteur
Aïcha Filali, artiste
Azza Chaabouni, enseignant-chercheur de cinéma, monteur
Ramzi Jebabli, directeur du festival de jazz Sicca
Driss Chouika, réalisateur
Manal Souissi, Fédération Tunisienne des Ciné-Clubs
Intissar Belaid, réalisateur
Al Nasser Sardi, critique de films
Insaf Mashta, critique de films
Habib Belhadi, producteur
Mohammad AlFraini, distributeur
Chiraz Ben Mred, critique de films
Saleh Hamoudeh, auteur dramatique
Hatem Bin Milad, réalisateur et producteur
Le Réseau pour les Ecrans Arabes Alternatifs (NAAS)
Rencontres cinématographiques Palestine : Filmer c’est Exister (PFCE)
DOCUMENTARIST – Journées du Documentaire Istanbul
EITeatro, espace indépendant d’art et de création, Tunis
Association Zanoobya, art et créativité, Tunis
Le Cinéma Théâtre RIO, Tunisie
Association du Cinéma SADA, Tunisie
Espace Mass’ART, Tunisie

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Article original : https://bdsmovement.net/news/we-are-one