Menu
28/01/16

Airbnb doit cesser de profiter des crimes de guerre d’Israël

/ | Non classé

Ryan Rodrik Beiler
The Electronic Intifada
22 janvier 2016

 

Airbnb, site de voyage bien connu, est la cible d’une nouvelle campagne contre ses listings de logements dans les colonies construites par Israël en Cisjordanie occupée.

Cinq organisations ont lancé mercredi une campagne appelée « Maisons volées » demandant à Airbnb « d’arrêter immédiatement de mettre en ligne ses locations de vacances dans les colonies israéliennes, qui toutes ont été construites sur une terre volée aux Palestiniens et sont jugées illégales par la législation internationale. »

Une pétition relève que « en gagnant de l’argent sur des locations de vacances dans des colonies, Airbnb profite directement de l’occupation et de la dépossession continues des Palestiniens ».

La pétition est soutenue par la Campagne Américaine pour Mettre Fin à l’Occupation Israélienne, les Musulmans Américains pour la Palestine, Voix Juives pour la Paix, le Réseau de la Communauté Palestinienne aux USA et Codepink.

Plus tôt ce mois-ci, +972 Magazine écrivait que, non seulement Airbnb met en ligne des logements dans les colonies israéliennes, mais que aucun listing sans exception ne mentionne que ces logements se trouvent sur une terre occupée.

Spéculation sur les colonies

Le sujet a déjà été couvert par les médias israéliens et internationaux.

Airbnb situé en Californie a refusé de commenter, sauf à émettre une courte déclaration qui dit : « Nous suivons les lois et règlements pour savoir où nous pouvons faire des affaires et pour nous renseigner sur les inquiétudes soulevées à propos de listings spécifiques. »

Le Comité National Palestinien Boycott Désinvestissement et Sanctions (BNC) a dénoncé Airbnb. Omar Barghouti, fondateur du BNC, a dit récemment que « Airbnb peut et devrait exclure immédiatement de ses offres toutes les colonies israéliennes, ce qui serait une première avancée significative en vue de se soumettre à ses obligations envers les droits de l’Homme conformément à la législation internationale ».

Cette semaine également, Human Rights Watch a sorti un rapport demandant aux entreprises internationales de cesser toute coopération avec les colonies israéliennes en Cisjordanie.

Airbnb touche un droit de 3 pour cent de ses hôtes et un droit supplémentaire – généralement de 6 à 12 pour cent – de ses invités. Ainsi, la société fait du profit chaque fois que quelqu’un fait une réservation en utilisant ses listings des colonies.

Cette semaine, Human Rights Watch a avancé que les sociétés ne peuvent pas atténuer leur contribution aux violations des droits de l’Homme faites par Israël tant qu’elles travaillent dans les colonies. Ils ont dit que les sociétés doivent cesser de travailler avec les colonies afin d’honorer leurs obligations envers les droits de l’Homme.

Sensibles à une mauvaise publicité ?

Alors qu’il promeut le concept d’ « hospitalité axée sur la communauté », Airbnb peut être sensible à une publicité qui écorne la réputation de la société.

La société se décrit comme respectueuse de l’environnement et a déclaré se soucier des gens dans le besoin en lançant une « initiative de réaction aux catastrophes ».

L’élargissement de la campagne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions a persuadé un bon nombre d’entreprises de mettre récemment fin à leurs activités en Israël et en Cisjordanie occupée.

Comme Barghouti l’a dit à Al Jazeera : « Des entreprises plus importantes – de la taille d’Orange, Veolia et CRH – ont été finalement contraintes par la campagne BDS à mettre fin à leur complicité dans les violations des droits de l’Homme par Israël après avoir perdu d’énormes contrats. »

Airbnb a de grands risques de subir de fortes pressions jusqu’à ce qu’il cesse d’essayer de profiter des activités illégales d’Israël.

Ryan Rodrick Beiler est un photojournaliste freelance et un membre du collectif ActiveStills qui vit à Oslo en Norvège.

Source : https://electronicintifada.net/content/airbnb-told-cease-profiting-israels-war-crimes/15371
Traduction : J. Ch. pour BDS France