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18/04/22

Des athlètes défendent les droits des Palestiniens alors que les instances sportives occidentales font le choix de l’hypocrisie

Date d'origine : 14/04/2022
Auteur : Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël
Source : BDS Movement
Traduit par : BP

Alors que les instances sportives internationales promulguent des sanctions rapides contre la Russie en raison de son agression illégale contre l’Ukraine, un nombre grandissant d’athlètes choisissent de faire des sacrifices personnels importants en refusant de laver par le sport l’apartheid israélien et en dénonçant l’hypocrisie d’une action sélective.

Les Palestiniens saluent les prises de positions courageuses des athlètes et des équipes internationales qui refusent de normaliser l’apartheid israélien et dénoncent l’hypocrisie de l’action sélective des instances sportives internationales dominées par l’Occident dans des cas de violations graves des droits de l’homme.

Les instances sportives qui régissent le football, le tennis, la natation, le judo, l’escrime, le rugby, le volley-ball, l’athlétisme, le basket-ball, le cyclisme, l’aviron, la boxe, la gymnastique et d’autres, ont adopté des sanctions rapides contre la Russie en raison de son agression illégale contre l’Ukraine en quelques semaines seulement après son invasion illégale de l’Ukraine. Les athlètes qui ont utilisé leurs plates-formes pour exprimer leur solidarité avec le peuple ukrainien ont été acclamés et célébrés par ces mêmes instances.

Pourtant, bon nombre de ces instances, incluant la FIFA, l’UEFA, l’UCI, Ironman, ont non seulement ignoré les appels de plus en plus nombreux qui exigent qu’Israël respecte ces mêmes principes, mais elles ont aussi infligé des amendes à des fan-clubs et suspendu des athlètes qui exprimaient leur solidarité avec les Palestiniens et se prononçaient contre l’agression et le système d’occupation militaire, de colonialisme de peuplement et d’apartheid d’Israël, qui durent depuis des décennies

Amnesty International n’est que la dernière organisation de défense des droits de l’homme à déclarer Israël coupable du crime contre l’humanité qu’est l’apartheid contre les Palestiniens. Dans son rapport détaillé, Amnesty y conclut qu’Israël a « introduit des lois, des politiques et des pratiques qui discriminent systématiquement et cruellement les Palestiniens » et appelle les instances internationales à se conformer à leur devoir de faire respecter le droit international.

Alors que les instances sportives internationales sont incapables de mettre en application des normes moralement cohérentes dans le cas de violations des droits de l’homme, notamment par les États-Unis et l’OTAN, un nombre croissant d’athlètes choisissent de faire des sacrifices personnels importants en refusant de cautionner par le sport l’apartheid israélien. Rien que depuis le début de cette année, les Koweïtiens Muhammad Al-Fadhli, Abdul-Razzaq Al-Baghli et Muhammad Al-Awadi, les Jordaniens Musa Al-Qutob, Muhammad Al-Saud, Mahmoud Al-Khatib, Ahmed Al-Borini, Muhammad Farhan et Ahmad Al-Battoush, la Libanaise Aquilina Al-Shayeb et l’Algérien Ibrahim Sarkama, ainsi que l’équipe féminine iranienne de hockey, ont tous refusé de concourir contre les représentants de l’Israël de l’apartheid.

Après sa victoire aux championnats Optasia de Wimbledon, le champion égyptien de squash Ali Faraj l’a le mieux exprimé :

« Personne ne devrait accepter un meurtre dans le monde, ou une oppression, mais nous n’avons jamais été autorisés à parler de politique dans le sport, mais tout d’un coup c’est maintenant autorisé. Et maintenant que c’est autorisé, j’espère que les gens vont regarder aussi l’oppression partout dans le monde. Les Palestiniens vivent cela depuis 74 ans, mais je suppose que, parce que cela ne correspond pas au récit des médias occidentaux, nous ne pouvons pas en parler. Alors maintenant que nous pouvons parler de l’Ukraine, nous pouvons parler de la Palestine ».

Héctor Bellerín, footballeur espagnol de première division, a également commenté :

« Il est vraiment pénible de voir comment nous sommes à ce point absorbés uniquement par cette guerre, alors qu’il y en a beaucoup d’autres que nous avons ignorées. Je ne sais pas si c’est parce qu’elles nous ressemblent plus, ou parce que ce conflit pourrait nous toucher plus directement, économiquement ou en termes de réfugiés. Mais la guerre contre les Palestiniens a été complètement réduite au silence. Personne n’en parle. Le Yémen. L’Iraq. Et maintenant la Russie va être exclue de la Coupe du monde, mais en fin de compte, d’autres pays ont fait et font les mêmes choses, depuis des années, et nous avons fermé les yeux. Je trouve inhumain que l’on accorde de l’importance à certains cas seulement, avec un certain récit que reprend la presse. Pour être honnête, je trouve cela très raciste et très dépourvu de sensibilité, car des gens perdent la vie dans de nombreux conflits. »

Lors de l’escalade de la violence d’Israël contre les Palestiniens en mai dernier, des athlètes actifs, hommes et femmes, et des équipes entières ont, avec courage, exprimé leur solidarité avec les Palestiniens vivant sous l’oppression brutale de l’apartheid israélien, en un nombre sans précédent.

Le monde du sport est en train d’intervenir. Il est temps que les instances dirigeantes internationales prennent des mesures moralement cohérentes.

Nous demandons à toutes les instances sportives internationales de mettre fin à leur hypocrisie et de suspendre l’Israël de l’apartheid jusqu’à ce qu’il respecte le droit international et les droits des Palestiniens.

Nous demandons en outre une compensation pour tous les athlètes, équipes et clubs de supporters, arabes et internationaux, qui ont été pénalisés pour avoir défendu les droits des Palestiniens dans le sport.