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06/05/25

Israël hors du Concours Eurovision de la chanson

Communiqué de presse du mouvement BDS et d’Artists for Palestine UK adressée à l’Union européenne de radio-télévision pour exclure Israël du Concours Eurovision de la chanson.

Le mouvement BDS, en partenariat avec le collectif Artists for Palestine UK, a lancé un appel à l’exclusion d’Israël du Concours Eurovision de la chanson. Cette initiative, adressée à l’Union européenne de radio-télévision (UER), a reçu le soutien de plus de soixante anciens participants au concours, qui demandent l’exclusion du diffuseur public israélien KAN en raison de sa complicité dans le génocide en cours à Gaza, et de la violation des codes éthiques de l’UER et des règlements du concours.

Dans une lettre ouverte publiée par Artists for Palestine UK, les signataires dénoncent la participation continue de l’État d’Israël à l’Eurovision, qu’ils considèrent comme une forme de normalisation et de blanchiment de ses crimes. « Nous refusons que la musique soit utilisée pour blanchir des crimes contre l’humanité », écrivent les artistes, appelant l’UER à agir sans délai pour préserver l’intégrité du concours et éviter qu’il ne soit discrédité et perturbé.

La lettre souligne également que l’édition 2024 a été « la plus politisée et la plus désagréable de l’histoire du concours », en raison notamment du traitement de faveur accordé à la délégation israélienne, alors que d’autres artistes et pays étaient soumis à la censure voire l’exclusion, notamment la Russie et la Biélorussie. Par ailleurs, le radiodiffuseur KAN s’est illustré par des commentaires offensants envers d’autres délégations lors de la retransmission en direct.

Les déclarations du rédacteur en chef de KAN, Eran Cicurel, qui a affirmé que l’Eurovision est une « arène critique pour le plaidoyer israélien », confirment l’usage politique du concours par Israël pour redorer son image à l’international, en dépit de la situation humanitaire catastrophique qu’il impose à Gaza.

Alors que 2,3 millions de Palestinien·nes sont privé·es d’aide humanitaire d’urgence en raison d’un blocus total imposé depuis plus de deux mois, Israël poursuit ses bombardements massifs et cible désormais les convois d’aide maritime en violation du droit international. Cette barbarie systémique, rendue possible par une impunité persistante, appelle une réponse forte et immédiate des institutions culturelles internationales.

Le 19 juillet 2024, la Cour Internationale de Justice (CIJ) a officiellement déclaré illégale l’occupation israélienne de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est et la bande de Gaza, reconnaissant les violations du droit international, notamment par un régime de ségrégation raciale et d’apartheid. La CIJ a incité les États à prendre des mesures concrètes, telles que l’imposition d’un embargo militaire et des sanctions ciblées.

Dans ce contexte, l’UER ne peut continuer à appliquer une politique de deux poids, deux mesures, ni à se rendre complice de la dissimulation de crimes contre l’humanité. Il est impératif que l’organisation exclue Israël de l’Eurovision et refuse d’offrir une plateforme intègre à un État accusé de violations graves du droit international. Ainsi l’UER a un choix clair : se ranger du côté de la dignité humaine et du droit international, ou cautionner, par son silence, l’impunité d’un État responsable d’exactions massives.

Campagne BDS France

Le journal Independent a relayé la lettre ouverte ici.