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03/04/23

Les Palestiniens condamnent l’hypocrisie de l’Eurovision et son occultation de la purification ethnique

Les participants à « Israel Calling » vont littéralement participer à couvrir le nettoyage ethnique des autochtones palestiniens.

Date d'origine : 31/03/2023
Auteur : Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d'Israël (PACBI)
Source : PACBI
Traduit par : JC pour BDS France

La Campagne palestinienne pour le boycott académique et culturel d’Israël (PACBI) – membre fondateur du Comité national palestinien BDS (BNC), la plus grande entité de la société palestinienne qui dirige le mouvement mondial BDS – condamne le double standard politique flagrant et l’hypocrisie éhontée des organisateurs de l’Eurovision, l’Union européenne de radio-télévision (UER). Nous condamnons également la complicité du concours dans le blanchiment du nettoyage ethnique et de l’apartheid pratiqués par Israël à l’encontre des autochtones palestiniens.

Lors de la soirée de préparation à l’Eurovision « Israel Calling », la majorité des participants couvriront littéralement la Nakba (catastrophe) en plantant des arbres sur les ruines des villages palestiniens qui ont fait l’objet d’un nettoyage ethnique en 1948 par les milices israéliennes et dont les habitants n’ont jamais été autorisés à retourner chez eux.

Le nouveau gouvernement israélien est le plus raciste, fondamentaliste, sexiste et homophobe de son histoire. À la suite d’un pogrom contre la ville de Huwara, en Cisjordanie occupée, un ministre de haut rang – un « homophobe fasciste » autoproclamé – a demandé que cette ville soit « effacée » par l’État. Loin de chercher à éloigner le concours de cette incitation et de cette violence génocidaires, l’UER continue de récompenser le régime d’apartheid israélien d’extrême droite en lui permettant de participer au concours Eurovision de la chanson.

Immédiatement après l’invasion illégale de l’Ukraine par la Russie, l’UER a exclu la Russie du concours, déclarant que « l’inclusion d’un candidat russe dans le concours de cette année jetterait le discrédit sur le concours ». Peu après, elle a suspendu les radiodiffuseurs russes en tant que membres. En revanche, Jon Ola Sand, superviseur exécutif de l’UER, a défendu sans relâche l’organisation du concours par le régime israélien d’apartheid en 2019. M. Sand, qui supervise l’Eurovision, a même affirmé que « la meilleure façon de présenter Israël au monde est de faire l’Eurovision sans faire de politique ».

En sanctionnant la Russie pour son invasion de l’Ukraine, qui remonte alors à quelques jours, tout en protégeant l’apartheid israélien de toute responsabilité malgré son régime d’oppression des Palestiniens qui dure depuis des décennies, les organisateurs de l’Eurovision, l’UER, font preuve d’un mépris totalement hypocrite, raciste et colonial à l’égard de la vie des Palestiniens.

Pour ne rien arranger à ce double standard et à cette hypocrisie honteuse, la soirée de préparation à l’Eurovision « Israel Calling » verra les concurrents planter des arbres sur les ruines de villages palestiniens ethniquement nettoyés dans la forêt dite de l’Eurovision, qui fait partie de la forêt européenne située dans la forêt d’Eshtaol, à l’extérieur de la Jérusalem occupée. La forêt d’Eshtaol a été plantée pour cacher les ruines des villages palestiniens autochtones Islin, Ishwa, Beit Mahsir et Beit Susin, où vivaient autrefois des milliers de Palestiniens, jusqu’à ce qu’ils soient violemment expulsés par les milices israéliennes et que des lois racistes leur interdisent de revenir.

Au lieu de récompenser le régime d’apartheid d’extrême droite d’Israël par des cérémonies macabres de plantation d’arbres sur les fragments épars de nos communautés qui ont été systématiquement détruites de mémoire d’homme, les organisateurs de l’Eurovision, l’UER, devraient suspendre Israël du concours jusqu’à ce que son système d’oppression ait été démantelé, comme l’ont demandé les principales organisations de défense des droits de l’homme.

Nous sommes fiers que la campagne de boycott de l’Eurovision organisée en 2019 par Israël à Tel-Aviv, ville de l’apartheid, ait empêché l’UER et le gouvernement israélien de faire leur propagande. Plus de 100 organisations LGBTQ+, des centaines d’artistes de premier plan et des millions de personnes ont soutenu le boycott. Les médias grand public ont accordé une large place au BDS, qualifiant le concours d’Eurovision « le plus politique » de tous les temps. Seule une fraction des visiteurs attendus s’est déplacée. Le mot le plus tweeté avec le hashtag officiel de l’Eurovision, à part « Israël », était « apartheid ».

Nous appelons les partisans non seulement des droits des Palestiniens mais aussi de la décence à faire pression sur l’Eurovision pour qu’elle mette fin à cette horrible hypocrisie coloniale, en suspendant l’Israël et son régime d’apartheid.

Traduction de la photo de couverture : Les chansons et les paillettes ne peuvent pas cacher l’occupation de ma terre natale.