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19/05/11

La Palestine s’invite à la réunion d’actionnaires de Veolia

| Veolia
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AFPS – BDS France

Mardi 17 mai s’est tenue l’Assemblée Générale annuelle de Veolia. Des militants de l’Association France Palestine Solidarité, de BDS-France, de PSC (Palestine Solidarity Campaign – Royaume Uni) venus spécialement de Londres et le coordinateur européen du BNC (Boycott National Campaign) avaient préparé en commun une intervention à l’entrée de la salle Delorme du Carrousel du Louvre à Paris.

Plus d’une vingtaine de militants, français et anglais mélangés, avaient des pancartes et distribuaient les tracts à l’entrée de la salle de réunion. L’accueil a été en général très courtois, voire parfois favorable certains actionnaires montrant de l’intérêt et discutant pour s’informer.

A 15 heures, l’assemblée générale commençait.

A l’intérieur la direction de Veolia a d’abord présenté un rapport d’activités entrecoupé de petits films présentant une image idyllique de Veolia, qui apparaissait comme une entreprise innovante et majeure, à la pointe des questions cruciales de notre époque (particulièrement concernant les défis liés à l’environnement), image corroborée par le discours du président de Veolia.

La perte du marché de Stockholm a malgré tout été signalée et parmi les nombreux pays cités en exemple il n’y a jamais eu Israël ou la Palestine.

Après ces exposés introductifs de la direction de Veolia est venue la séquence des questions posées dans la salle.

Une quinzaine de personnes avaient des questions à poser. Près de la moitié ont porté sur l’implication de Veolia dans les services rendus à la colonisation israélienne en Cisjordanie :

- Sa participation à l’exploitation du tramway colonial qui relie Jérusalem-Ouest à des colonies israéliennes ;

- La contradiction entre la « charte éthique » de Veolia et ses pratiques ;

- Les services rendus à des colonies en Cisjordanie : lignes de bus desservant des colonies, exploitation d’une décharge à Tovlan dans la vallée du Jourdain où elle déverse et traite les déchets des colonies de cette vallée et d’une partie de ceux de Jérusalem ;

- Les conséquences sur l’image de marque de Veolia et les pertes de contrats évalués à 5 Mds d’euros ; Alors que l’Etat palestinien sera reconnu en septembre à l’ONU que compte faire Veolia vis-à-vis de sa présence dans les colonies.

Le PDG de Veolia n’a jamais répondu sur le fond et n’a jamais reconnu la responsabilité de Veolia dans ces violations du droit international. Au contraire le discours tenu à l’intention des actionnaires présents avait pour but de dissimuler la réalité. Ainsi le tramway servirait la cause de la paix, donne du travail aussi aux palestiniens, sert la modernisation, est conforme aux accords d’Oslo etc. Il a confirmé que Veolia s’associait à la compagnie israélienne Egged pour l’exploitation du tramway.

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Il a déclaré qu’aucun contrat n’avait été perdu à cause des activités de Veolia en Cisjordanie ! Ce qui n’a pas trompé tout le monde puisque la question posée à ce sujet avait été applaudie par une partie de la salle.

Par ailleurs aucune réponse aux questions posées quant à l’implication de Veolia dans l’exploitation de lignes de bus ou de traitement de déchets ou encore sur la charte éthique. Avec même parfois la coupure du micro pour arrêter des intervenants.

 

Il n’empêche que cette action a permis de largement faire connaître aux actionnaires, publiquement, ces problèmes avec les conséquences que cela a – et ne manquera pas d’avoir – sur l’image de Veolia et son activité.

Par ailleurs, cette expérience de collaboration sur une action BDS (Boycot – Désinvestissement – Sanctions) entre militants français et britanniques s’est très bien passée. Elle est très positive et nous espérons pouvoir la renouveler.

 

 alt                  Paris le 19/5/2011 AFPS – BDS France