Aujourd’hui, le 15 mai, nous commémorons le 75e anniversaire de la Nakba (catastrophe) palestinienne. Pendant la Nakba, entre 750 000 et 1 000 000 de Palestiniens autochtones ont été chassés de leurs maisons et ont subi un nettoyage ethnique aux mains des milices sionistes et, plus tard, de l’armée israélienne, afin d’établir l’État d’Israël en tant que colonie de peuplement suprématiste juive.
La violence coloniale et l’agression pure et simple du régime d’apartheid israélien n’ont jamais cessé. Mais la résilience, la résistance populaire et le sumud (fermeté) des Palestiniens n’ont pas cessé non plus. À Gaza, à Jénine, à Beita, à Masafer Yatta, dans la vallée du Jourdain, à Sheikh Jarrah, à Silwan et à Al-Naqab, dans toute la Palestine historique et en exil, les Palestiniens sont unis contre le régime israélien de colonialisme et d’apartheid.
Avec la montée en puissance du gouvernement d’extrême droite le plus ouvertement raciste d’Israël, les Palestiniens ont été soumis à des campagnes renouvelées et intensifiées de nettoyage ethnique et de construction de colonies, de vol de terres et d’eau, de massacres répétés dans la bande de Gaza assiégée, d’arrestations massives et de restrictions de mouvement. Cette année, les forces d’occupation israéliennes et les colons illégaux ont assassiné plus de 150 Palestiniens, dont 26 enfants, et nous ne sommes qu’en mai.
Et pourtant, nous continuons à nous insurger ! Nous poursuivrons la lutte pour notre libération, pour nos droits inaliénables, y compris notre droit à l’autodétermination et le droit des réfugiés à rentrer chez eux. En avant, nous marchons pour la liberté, la justice, l’égalité et la dignité !
Voici 10 faits que vous devez connaître sur la Nakba palestinienne :
1- Entre 1947 et 1949, Israël et les milices sionistes pré-étatiques ont forcé entre 750000 et 1000000 d’Arabes palestiniens autochtones à s’exiler, faisant d’eux des réfugiés.
2 – Aujourd’hui, il y a environ 8 millions de réfugiés palestiniens dans le territoire palestinien occupé et dans les pays arabes voisins tels que le Liban, la Jordanie et la Syrie. L’État d’apartheid d’Israël n’a cessé de leur refuser le droit, sanctionné par les Nations unies, de retourner dans leurs maisons, sur leurs terres et dans leurs autres biens, simplement parce qu’ils ne sont pas juifs.
3 – Le nettoyage ethnique pendant la Nakba était une campagne délibérée, planifiée et systématique menée dans le but de créer ce que des organisations de défense des droits de l’homme telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, Al-Haq et B’Tselem appellent « une suprématie juive » dans la Palestine historique, qui était très majoritairement peuplée d’Arabes palestiniens avant 1948.
4 – Contrairement à la mythologie sioniste, les milices sionistes d’avant l’État ont commencé leur nettoyage ethnique des villes et villages palestiniens plusieurs mois avant la création de l’État d’Israël. Le massacre et le dépeuplement du village palestinien de Deir Yasin, par exemple, ont eu lieu le 9 avril 1948.
5 – Environ 150000 Palestiniens sont restés à l’intérieur de ce qui est devenu les frontières d’Israël en 1948, beaucoup d’entre eux ayant été déplacés à l’intérieur du pays. Ils ont fini par obtenir la citoyenneté israélienne, mais ont vécu pendant des années sous un régime militaire. Aujourd’hui encore, les citoyens palestiniens d’Israël vivent comme des citoyens de seconde zone dans leur propre patrie, soumis à un système d’apartheid consacré par des dizaines de lois racistes qui les discriminent.
6 – Pendant la Nakba, les milices sionistes et, plus tard, les forces israéliennes ont systématiquement détruit quelque 530 villes et villages palestiniens afin d’empêcher le retour des réfugiés palestiniens exilés. De nombreuses maisons restées debout ont été repeuplées par des colons juifs-israéliens.
7 – Le Fonds national juif (FNJ), pilier ouvertement raciste du projet colonial sioniste en Palestine, a acquis environ 78 % de ses terres auprès de l’État israélien entre 1949 et 1953, en grande partie des terres agricoles de réfugiés palestiniens ethniquement nettoyés que l’État avait confisquées et désignées comme « propriété des absents ». Le JNF considère ces terres palestiniennes volées comme « la propriété perpétuelle du peuple juif ».
8 – La Nakba ne s’est pas terminée en 1948 mais se poursuit encore aujourd’hui sous la forme d’un nettoyage ethnique permanent des communautés palestiniennes par le régime d’apartheid israélien ; le vol de terres palestiniennes pour l’implantation de colonies juives-israéliennes dans le territoire palestinien occupé ainsi qu’à l’intérieur de l’Israël actuel ; la destruction de maisons et de terres agricoles palestiniennes ; la révocation des droits de résidence ; les expulsions ; l’ingénierie démographique ; et les massacres périodiques.
9 – Israël tente actuellement de mettre en œuvre le plus grand nettoyage ethnique de masse depuis 1968, visant quelque 1300 Palestiniens vivant dans huit villages de la région de Masafer Yatta, au sud d’Hébron. De nombreux Palestiniens de Masafer Yatta ont déjà fui les massacres israéliens d’Al-Naqab, commis par les forces israéliennes pendant et après la Nakba. Ce qui se passe actuellement à Masafer Yatta est un excellent exemple de la Nakba en cours. Elle se répète encore aujourd’hui à Al-Naqab, à Jérusalem, dans la vallée du Jourdain et sur l’ensemble du territoire sous contrôle israélien. Les Palestiniens autochtones sont forcés de quitter leurs maisons par une violence soutenue par l’État aux mains des soldats israéliens, de la police israélienne et des colons israéliens armés et fascistes.
10 – Israël dispose d’une loi qui interdit aux Palestiniens, citoyens de seconde classe de l’État, de commémorer la Nakba. Cela n’empêche pas les Palestiniens de se souvenir et d’insister sur notre droit à retourner sur nos terres ancestrales.
Commémorez la Nakba où que vous soyez, partagez les récits des Palestiniens sur la Nakba et rejoignez les campagnes BDS, le moyen le plus efficace de soutenir notre lutte pour obtenir nos droits internationalement reconnus, y compris le droit au retour des réfugiés.