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26/04/13

Fin du commerce des entreprises agroalimentaires israéliennes avec le Port de Sète

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Le 15 avril 2013 sonne le glas du commerce des entreprises agroalimentaires avec le port de Sète. Le Cala Pira, un des deux bateaux d’Agrexco, rebaptisé par Cosiarma, filiale du groupe italien Orséro (GF Group) a effectué son dernier débarquement de fruits et légumes en provenance d’Israël. Après la liquidation d’Agrexco en septembre 2011, Cosiarma avait repris une partie du trafic des fruits et légumes israéliens vers le terminal frigorifique Reefer Terminal Sète (RTS).

Construit pour Agrexco ce terminal ultramoderne de 23 200m2 frigorifiques, d’un coût de 26 millions d’€ et qui devait accueillir 200 000 tonnes de produits frais et créer 300 emplois est désormais désert.

Un choix doublement condamnable

C’est en janvier 2009, en pleine guerre israélienne contre Gaza que le président de Région G. Frêche avait annoncé l’arrivée à Sète de l’entreprise israélienne Agrexco/Carmel. Cette guerre (1450 morts palestiniens dont 450 enfants !) avait provoqué la condamnation unanime d’Israël dans le monde entier. Pour faire accepter cette entreprise israélienne à la population indignée de la région, G. Frêche a usé d’un montage mensonger : « Agrexco = Emplois ». Il a clamé dans tous les médias qu’Agrexco allait créer 300 emplois et présenté les opposants à Agrexco comme des opposants à la création d’emplois dans le port de Sète. Le tout accompagné d’annonces d’investissements fabuleux qui allaient faire du port de Sète le premier port français de la Méditerranée.

La Coalition contre Agrexco avait immédiatement doublement dénoncé le projet. D’une part de vouloir faire d’un état criminel le partenaire économique N°1 de la Région au mépris de toute morale et d’autre part de faire croire aux créations d’emplois et au développement du port de Sète au mépris des paysans de la Région.

En juillet 2011 à l’annonce de la faillite d’Agrexco la Coalition contre Agrexco avait déclaré :

« Nous avons dit combien l’argument de l’emploi était malhonnête et qu’il s’agissait avant tout de privatiser la main d’œuvre portuaire afin de la précariser au maximum et la mettre en concurrence pour en finir avec les restes du statut des dockers. 

Nous avons dit que le type de développement libéral choisit par la région allait à l’encontre non seulement des emplois salariés de Sète mais aussi des emplois paysans de la Région. G. Frêche était vraiment la « tête de pont » du sionisme dans la Région, son successeur a visiblement choisi de marcher dans ses pas. Dommage pour lui car l’entreprise disparue, il sera pour les opposants à Agrexco celui qui a collaboré jusqu’au bout avec Israël et pour ceux qui avaient cru aux promesses des emplois Agrexco, il sera celui qui trahit ses engagements. »

Les travailleurs du port, les paysans et les contribuables font les frais des cadeaux aux grosses entreprises du commerce portuaire.

En 2009 Agrexco avait quitté le port de Marseille où il travaillait avec l’entreprise Sea Invest. Jugeant les coûts de Sea Invest trop élevés Agrexco s’était tourné vers GF Group qui a été invité à s’installer à Sète par la Région L.R. Ce départ s’était soldé par de nombreux licenciements à Marseille et par la privatisation à Sète de nombreuses activités au détriment des dockers et des travailleurs du port de Sète.

Aujourd’hui le trafic des fruits et légumes repart vers Marseille. Plus exactement à Fos puisque les décideurs locaux, au grand mécontentement des dockers, ont dédié les bassins de Marseille-Est au tourisme et l’activité industrielle à Fos sur Mer. On assiste également au déplacement de Sète à Marseille des entreprises Zim et Cosmed, un temps présentées comme les « sauveurs » du port de Sète après la faillite d’Agrexco en 2011 et qui visiblement pourraient bien être les nouveaux bénéficiaires de l’opération.

Tout ceci n’empêche pas l’actuel président de Région de poursuivre dans la même logique mensongère les annonces médiatiques. Depuis le lancement à grand bruit du « Parlement de la mer » à l’annonce éhonté : « d’ici à 2020, la Région a prévu d’investir 300 millions d’euros dans la plateforme et de créer, ainsi, 3000 emplois » (L’accent du Sud N°24). Les surenchères continuent…mais il se garde bien de dire combien de travailleurs et dockers vont aller pointer au chômage à Sète.

Mehadrin dégage !

Pour le mouvement de solidarité à la Palestine et en particulier pour la Campagne BDS France (Boycott Désinvestissement Sanctions) le département des Bouches du Rhône (13) devient une zone prioritaire. En effet Marseille est l’unique lieu de débarquement maritime des entreprises agroalimentaires israéliennes et dans la zone artisanale du Barret à Chateaurenard se trouvent le siège social pour la France de l’entreprise agroalimentaire israélienne Mehadrin ainsi que ses entrepôts de reconditionnement des fruits et légumes. Mehadrin qui a su tirer partie de la liquidation d’Agrexco pour accéder à cette place est aujourd’hui le N°1 de la production et de l’exportation agroalimentaire israélienne.

Dans un appel lancé le 9 février 2013 par 17 organisations paysannes et comités populaires palestiniens « Campagne contre le Commerce avec les Entreprises Agroalimentaires Israéliennes (CCEAI)» Mehadrin est désignée comme la cible principale de cette campagne en Europe. Une Marche « Mehadrin dégage ! » d’Avignon à Chateaurenard est prévue le samedi 29 juin 2013 dans le cadre du démarrage de cette campagne contre les entreprises agroalimentaires israéliennes.

Campagne CCEAI (contre le Commerce avec les Entreprises Agroalimentaires Israéliennes)
dans le cadre de la Campagne BDS France