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03/08/23

L’opinion publique américaine change radicalement sur l’apartheid israélien, mais les élus n’ont pas reçu le mémo

Il y a quelques jours, la députée Pramila Jayapal a qualifié avec justesse Israël d' »État raciste », et le lobby a impulsivement poussé le Congrès à adopter une déclaration inhabituelle, avec la majorité automatique habituelle, affirmant qu’Israël « n’est pas un État raciste ou d’apartheid ».

Date d'origine : 25/07/2023
Auteur : Comité national palestinien BDS (BNC)
Source : BDS Movement
Traduit par : JS pour BDS France

Le lobby israélien aux États-Unis doit paniquer. Il y a quelques jours, la députée Pramila Jayapal a qualifié avec justesse Israël d' »État raciste », et le lobby a impulsivement poussé le Congrès à adopter une déclaration inhabituelle, avec la majorité automatique habituelle, affirmant qu’Israël « n’est pas un État raciste ou d’apartheid ».

Après 75 ans de colonialisme de peuplement et d’apartheid à l’encontre des autochtones palestiniens, Israël a aujourd’hui besoin d’une déclaration des élus américains pour certifier qu’il n’est pas raciste ? Ce déni renforce en fait la réalité.

Mais pourquoi les groupes de pression anti-palestiniens d’Israël ont-ils ressenti le besoin d’adopter une telle proclamation qui va à l’encontre du but recherché ? Il ne doit pas y avoir qu’une seule députée courageuse qui dise la vérité sur Israël.

Un récent sondage réalisé par l’université du Maryland et IPSOS a révélé que si la « solution à deux États » s’avérait impossible à atteindre, 73 % du public américain soutiendrait « un seul État démocratique » avec des droits égaux pour les Juifs et les Palestiniens.

En d’autres termes, trois Américains sur quatre sont favorables à la démocratie et à l’égalité pour tous, « même si cela signifie qu’Israël ne serait plus un État politiquement juif ». Le public américain se rend compte qu’Israël est un État d’apartheid, une « suprématie juive ».

Pourtant, à l’exception d’une poignée de démocrates progressistes, les politiciens américains restent dogmatiquement fidèles au régime israélien de colonialisme et d’apartheid, finançant et armant sa violence militaire contre les Palestiniens à hauteur de 3,8 milliards de dollars par an et le protégeant de toute responsabilité dans le monde entier.

Des millions de personnes dans le monde considèrent le système électoral américain comme une corruption institutionnalisée et légalisée. Dans aucun autre domaine, cette opinion n’est plus valable que dans le soutien inconditionnel et criminel au régime d’oppression d’Israël, quoi qu’il fasse aux indigènes palestiniens.

Quels sont les intérêts réellement servis par ces élus ? Sont-ils moins redevables à leurs électeurs qu’aux groupes de pression politiques (armée, combustibles fossiles, Israël sous l’apartheid, grandes sociétés pharmaceutiques, etc…) qui financent leurs campagnes ? Le lobbying est-il un nom aseptisé pour désigner des pots-de-vin et une corruption acceptables et normalisés ?

Parmi les plus ardents sionistes anti-palestiniens faisant l’apologie de l’apartheid israélien dans les médias grand public américains, Thomas Friedman du New York Times a admis un jour la « tendance croissante de nombreux législateurs américains à faire tout ce que le lobby israélien leur demande de faire ». Lorsqu’en 2011, le Congrès a fait le yo-yo, ovationnant sans cesse le Premier ministre israélien Netanyahou malgré son hostilité ouverte au président américain Obama, Friedman a qualifié ces ovations d' »achetées et payées par le lobby israélien ».

Mais l’évolution spectaculaire de l’opinion publique américaine au cours de la dernière décennie promet de changer tout cela, si elle est canalisée de manière stratégique. Selon un sondage réalisé en avril 2023 par le Brookings Institute, 44 % des démocrates (sans compter les réponses « Je ne sais pas ») décrivent Israël comme un « État pratiquant une ségrégation semblable à l’apartheid ». Un sondage réalisé en 2021 a montré que 25 % de tous les Américains juifs pensent qu’Israël est un « État d’apartheid ».

Le sondage de 2023 montre également que 41% des démocrates (à l’exclusion des réponses « Je ne sais pas ») soutiennent le mouvement #BDS ! Faire en sorte que les élus soutiennent l’arrêt du financement militaire de l’État d’apartheid d’Israël n’est donc pas « rêveur ». C’est réalisable si nous développons un pouvoir populaire suffisant.